Le 12 septembre 2024, Bassirou Diomaye Faye avait dissous l’Assemblée nationale pour mettre fin à « l’hostilité » de l’opposition qui la contrôlait, avait accusé le président sénégalais lors de son discours à la nation. A cette occasion, il avait fixé la date des élections législatives anticipées au dimanche 17 novembre 2024. Conformément à la constitution, la campagne électorale s’ouvrait donc ce dimanche 27 octobre. Le Pastef d’Ousmane Sonko , au pouvoir depuis sept mois, espère être conforté, tandis que l’opposition vise une cohabitation qui lui permettrait d’exister. Au lendemain du 27 octobre, les journaux sénégalais analysent donc les vingt-quatre premières heures de la campagne électorale qui a été marquée par plusieurs meetings tenus à Dakar par les différentes coalitions de l’opposition, ainsi que par Pastef qui joue particulièrement gros.
Tous les quotidiens de Dakar se sont ainsi emparés de l’événement. Dakar Presse, quotidien d’informations générales et d’analyses assure que les partis politiques ont désormais « 21 jours pour convaincre », soulignant que l’ancien Premier ministre Amadou Ba et Ousmane Sonko, son successeur, donnent le ton, au début d’une campagne électorale discrète pour « toutes les autres têtes de liste ».
D’ailleurs, Le Soleil, le premier quotidien sénégalais, confirme cette analyse avec son titre : « Pastef en trombe, les autres au petit trot. Le quotidien 24 heures précise que c’est la campagne de la quinzième législature qui est ainsi « lancée ». Le journal analyse surtout les principaux défis qui sont posés aux différents partis politiques en affirmant que pour Pastef, le parti au pouvoir, c’est « une nouvelle page du combat qui commence pour le Projet, son programme de gouvernement sur lequel Diomaye a été élu », il y a sept mois. Pour 24 heures, « une grande partie des hommes politiques sénégalais est désormais au bord du gouffre » alors que le peuple, lui, est soumis à une « vague de manipulations » de ceux-ci.
En tout cas pour Le Quotidien, cette campagne des législatives anticipées qui a commencé en fanfare s’analyse comme « la guerre des quatre grands ». Et pour cause, le journal accuse « Pastef de recourir à la transhumance pour éviter une déroute » pendant que l’ancien Premier ministre Amadou Ba « veut peser » et que l’ancien président Macky Sall à la tête de la coalition Takku Wallu Sénégal « joue gros ». D’ailleurs à ce jeu d’intérêts particuliers, Barthélémy Dias, le maire de Dakar, « cherche à devenir incontournable », analyse Le Quotidien.
Pour Walf quotidien, cette campagne pour les législatives commence déjà par un clash. Ce journal pointe en effet les violents échanges qui ont opposé pouvoir et opposition lors du lancement de cette campagne. Ainsi, Amadou Ba, l’ancien Premier ministre de Macky Sall et candidat malheureux lors des dernières élections présidentielles remportées par le candidat du Pastef, affirme que les tenants du pouvoir qu’il appelle « ces gens (…) ont enfin pris le chemin de la continuité », raillant ainsi leur « Projet » de gouvernement révolutionnaire. Amadou Mame Diop, l’ancien Président de l’Assemblée nationale, ouvre également le feu sur le Pastef qui « a fini de montrer ses limites et son incompétence », dit-il, tout comme le maire de Dakar, Barthélémy Dias, pour qui Ousmane Sonko, la tête de liste nationale du parti au pouvoir « a beaucoup menti ». En réponse, la tête de liste de Pastef, Ousmane Sonko a rappelé que « la politique ce ne sont pas les invectives ».
Le pouvoir veut la majorité des sièges
Bref, la campagne électorale a donc été lancée. La tête de liste du Pastef a d’ailleurs multiplié les activités dimanche avant de lancer officiellement sa campagne. Il est notamment passé par plusieurs localités au nord de la capitale. Pastef avait également organisé une caravane rose à Dakar à travers sa tête de liste départementale, Abass Fall.
Du côté de l’opposition, la coalition menée par l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, avait demandé à ses militants de se rassembler à Kidiwa dans la banlieue de Dakar.
41 listes s’affrontent pour ces élections législatives anticipées. 165 sièges sont à pourvoir à l’Assemblée nationale. Pour le camp présidentiel, le principal enjeu est d’obtenir une majorité de sièges voire une majorité des 3/5è pour appliquer son programme. L’opposition, elle, espère néanmoins garder la main et imposer une cohabitation avec le président Diomaye Faye.
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