Tête de liste de la coalition Takku Wallu, l’ancien président du Sénégal, Macky Sall, devait être de retour à Dakar à l’ouverture de la campagne électorale. Mais dans une interview à RFI Fulbe, l’intéressé a balayé cette possibilité.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
Au Sénégal, la coalition Takku Wallu va devoir faire sans sa tête de liste, Macky Sall. L’ancien Président qui était attendu à Dakar pour l’ouverture de la campagne de la coalition, a affirmé sur RFI Fulbe que son retour dans la capitale sénégalaise n’est pas encore à l’ordre du jour. « Mon retour au Sénégal n’est pas encore à l’ordre du jour. Une fois décidé, je ferai moi-même une annonce officielle et l’information va circuler. En quittant le Sénégal, je n’ai fait que respecter la tradition, parce que quand un président est longtemps resté au pouvoir, il doit se retirer pour laisser le soin à ses successeurs afin qu’ils puissent bien dérouler », s’est-il justifié.
Dimanche, alors que la coalition Takku Wallu ouvrait sa campagne à Fatick, chef-lieu régional, près de la frontière avec la Gambie, l’ancien président a lui-même appelé les animateurs du meeting pour exhorter les militants à faire le bon choix, le 17 novembre prochain. « Les Fatickois ont toujours fait montre de dignité et de loyauté. C’est pourquoi nous n’avons aucun souci à ce niveau. Comme d’habitude, nous sommes conscients qu’ils vont faire la bonne option pour le bien du Sénégal », a déclaré l’ancien président selon des propos relayés par Le Soleil, le grand quotidien sénégalais.
Appel téléphonique
Fatick étant un bastion traditionnel de l’ancien-président, sa coalition n’a rien à craindre. En revanche, cette interview ainsi que l’appel téléphonique de l’ancien président risquent de se révéler désastreux pour la campagne de Takku Wallu et l’image de l’ancien président.
L’ancien capitaine de gendarmerie, Seydina Oumar Touré, arrêté sous la présidence de Macky Sall et désormais directeur général de l’Agence nationale de la sécurité de proximité (ANSP) depuis le changement de régime, n’a en effet pas manqué l’occasion de railler la posture de l’ex-président, le traitant de « première tête de liste de l’histoire du Sénégal à battre campagne sur WhatsApp et TikTok ».
« Après s’être illustré dans la dictature en enregistrant le plus grand nombre d’arrestations, d’emprisonnements, de radiations et de morts, entre autres incommodités, il sera la première tête de liste de l’histoire du Sénégal à battre campagne sur WhatsApp et TikTok » avant de conclure avec ironie que « cet homme nous réserve encore des surprises », a-t-il moqué.
L’ancien chef de l’État s’est néanmoins expliqué sur ce come-back raté en disant ne pas être dupe que sa décision « pourrait peut-être créer une situation de découragement, mais je ne pense pas que cela puisse avoir un impact sur la marche de nos activités politiques », a-t-il dit, ajoutant que « de toute façon, l’expression du vote revient aux Sénégalais. Pour le reste, je n’ai pas de commentaire à faire », s’est-il contenté de se défendre.