Notre semaine culturelle africaine: la mer rouge, laboratoire du cinéma africain (16/24 octobre)

17/10/2025 – La redaction de Mondafrique

Cinéma, art, musique, mémoire : la semaine culturelle africaine fait dialoguer créateurs, publics et institutions de Paris à Lagos, du lac Malawi à Londres. Festivals, expositions et foires célèbrent la diversité et la force d’une création contemporaine qui repense les récits, valorise les patrimoines et porte haut les voix du continent sur la scène mondiale

El Gouna, laboratoire du cinéma africain et arabe sur la mer Rouge

Sur les rives de la mer Rouge, El Gouna Film Festival s’impose, du 16 au 24 octobre 2025, comme le rendez-vous qui dynamite les frontières du cinéma africain et arabe, révélant talents, débats et alliances inédites, loin des clichés.

Chaque automne, El Gouna recompose la carte du cinéma africain et arabe. Du 16 au 24 octobre 2025, la station balnéaire égyptienne accueille la neuvième édition du El Gouna Film Festival, événement devenu incontournable pour les professionnels, les cinéphiles et les médias qui scrutent l’évolution du secteur. Les salles de projection se remplissent dès l’ouverture, tandis que les tables rondes réunissent créateurs, financeurs et critiques sur la marina ou sous les tentes de la Gouna Conference and Culture Centre.

Derrière l’allure balnéaire, le festival revendique une mission précise : révéler des regards singuliers, favoriser la circulation des œuvres et stimuler le débat. En 2024, le documentaire Bye Bye Tiberias d’Al Shafik y a remporté le Prix du Meilleur documentaire, amorçant une carrière internationale qui le mènera jusqu’aux écrans européens. Le festival impose un rythme soutenu : huit jours, plus de 80 projections, 12 prix décernés. L’équipe dirigée par Amr Mansi et la consultante artistique Marianne Khoury soigne la sélection, alternant premières mondiales, découvertes régionales et hommages à des figures majeures du Maghreb, du Sahel ou du Levant.

Au cœur du festival, le cinéma égyptien reste un pilier. Plusieurs longs-métrages locaux, notamment Feathers d’Omar El Zohairy, ont vu leur destin transformé par la sélection officielle. À El Gouna, jeunes cinéastes et producteurs installés rivalisent d’audace pour décrocher les bourses de la Gouna Platform, incubateur réputé pour ses ateliers d’écriture et ses sessions de pitch. En 2023, la productrice malienne Salimata Traoré a bénéficié de ce programme, finalisant son projet de film entre deux séances publiques sur la plage.

El Gouna ne se contente pas de projeter : le festival crée des espaces de dialogue. L’agenda multiplie panels, masterclasses et discussions thématiques sur la représentation des femmes, l’accès aux financements ou la circulation des œuvres dans les cinémas du continent. La question de la distribution reste cruciale : peu de films primés trouvent encore un réseau en dehors de l’Afrique ou du Moyen-Orient. Pourtant, certains titres révélés ici finissent par intégrer les catalogues de Netflix ou Prime Video.

La dimension internationale s’affirme chaque année. L’édition 2025 prévoit la venue de plusieurs membres du jury issus du Festival de Marrakech et de la Berlinale. La baie de Gouna accueille aussi réalisateurs libanais, marocains, ivoiriens et une poignée d’invités européens venus prendre le pouls d’un cinéma en mutation. Les soirées de projection en plein air sur la plage Sud, accessibles pour 250 livres égyptiennes, offrent des échanges spontanés, loin du protocole des grandes capitales.

Le festival soigne enfin son ancrage local. Des ateliers “Jeune public” initient les collégiens d’Hurghada au langage de l’image, tandis qu’une section “Diaspora” met en valeur les œuvres de réalisateurs africains installés à Londres ou Montréal. En 2024, l’exposition “Femmes en lumière”, commissariat d’Hala Lotfy, a réuni une trentaine de réalisatrices du continent.

Pour les professionnels, El Gouna est un passage obligé : la plateforme de coproduction a permis l’émergence de projets ensuite primés à Ouagadougou ou Tunis. Les billets s’achètent sur place ou via elgounafilmfestival.com. L’édition 2025 confirme la montée en puissance du festival, devenu laboratoire et carrefour, où s’écrivent chaque automne les nouvelles alliances du cinéma africain et arabe.

Informations pratiques
Dates : 16–24 octobre 2025
Lieu : El Gouna, Gizeh, Égypte
Billetterie : sur place ou en ligne (elgounafilmfestival.com)
Tarif projection plein air : 250 EGP
Programmation : site officiel et Instagram @elgounafilmfestival

UNESCO : l’Afrique reprend la plume de son histoire

Le 17 octobre 2025, l’UNESCO à Paris lance de nouveaux volumes et ressources de « L’Histoire générale de l’Afrique », projet inédit conçu par et pour les Africains afin de transmettre une vision décolonisée, vivante et plurielle de leur passé.

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Dans les salons du siège parisien de l’UNESCO, une assemblée dense se réunit ce 17 octobre 2025. Historiens, linguistes, enseignants, représentants de gouvernements africains, chercheurs et acteurs culturels assistent au lancement officiel de nouveaux volumes et outils pédagogiques de « L’Histoire générale de l’Afrique ». Derrière cette publication, l’ambition s’affirme : libérer la narration de l’histoire africaine des prismes coloniaux, donner à voir l’Afrique selon ses propres sources, dans ses propres langues et à travers ses dynamiques internes.

Commencé dans les années 1960, ce chantier international fédère aujourd’hui plusieurs centaines d’universitaires du continent et de la diaspora. L’édition 2025 s’accompagne de manuels scolaires, d’une plateforme numérique interactive accessible gratuitement, et de modules multilingues destinés aux élèves et enseignants. L’objectif : renouveler l’enseignement de l’histoire africaine, la rendre plus fidèle aux réalités du continent, mieux comprise et plus accessible aux jeunes générations.

Le lancement ne se limite pas à l’acte académique. Des auteurs et universitaires prennent la parole pour rappeler les limites actuelles de l’enseignement de l’histoire africaine, souvent réduite à l’esclavage ou à la colonisation. L’ouvrage collectif s’attache à valoriser la richesse des civilisations anciennes, des échanges intellectuels et artistiques, des traditions religieuses et politiques : autant de patrimoines négligés dans la plupart des manuels internationaux.

La portée de l’événement se veut politique et mémorielle. L’UNESCO répond à l’urgence de doter les pays africains de ressources locales, traduites dans plusieurs langues nationales. Les nouveaux outils — accessibles en swahili, peul, wolof ou amharique — visent à renforcer l’appropriation par chaque pays de son histoire et à encourager la recherche et la transmission. Le projet mise sur la confiance retrouvée des jeunes générations, sur l’appartenance et sur le renouvellement de l’enseignement et de la création culturelle.

L’écho international est immédiat. Universités, musées, institutions culturelles européennes ou américaines suivent avec attention cette relecture, qui intègre diasporas, mobilités et relations mondiales. La journée s’accompagne d’ateliers, projections, expositions de documents et objets historiques, mais aussi de tables rondes autour des questions de restitution, d’enseignement et du rôle des langues africaines dans la circulation des savoirs.

Pour la communauté scientifique, la sortie des nouveaux volumes marque une étape : la collection reste ouverte, régulièrement enrichie et révisée selon les dernières recherches et débats publics. L’événement du 17 octobre s’inscrit dans la vague de réappropriation des savoirs qui traverse le continent, de l’édition de sources orales à la création d’outils numériques collaboratifs. L’Afrique, par ses chercheurs, artistes et penseurs, reprend aujourd’hui la plume de son histoire.

Informations pratiques
Date : 17 octobre 2025
Lieu : Siège de l’UNESCO, Paris, France
Accès : inscription obligatoire via unesco.org
Programmation : site officiel et Facebook @UnescoAfrica

Lake of Stars : le Malawi, creuset créatif au bord de l’eau

Le festival Lake of Stars, du 17 au 19 octobre 2025 à Cape Maclear, réunit artistes africains et internationaux sur les rives du lac Malawi, offrant concerts, ateliers et créations dans un cadre naturel classé Unesco, moteur de créativité et d’échanges.

Du 17 au 19 octobre 2025, le festival Lake of Stars transforme Cape Maclear, village emblématique sur les rives du lac Malawi, en une scène artistique à ciel ouvert. Chaque année, cet événement né en 2004 fédère plus de 5 000 festivaliers et se distingue par l’éclectisme de sa programmation : pop, afrojazz, reggae, rock, électronique et hip-hop investissent les trois scènes disposées sur la plage et sous les arbres centenaires du littoral. L’édition 2025 confirme la vocation internationale du festival : des artistes du Malawi, d’Afrique du Sud, du Nigeria ou du Kenya se produisent aux côtés de têtes d’affiche mondiales. Parmi les invités des éditions précédentes : Major Lazer, Mafikizolo, Sauti Sol ou Freshlyground.

Lake of Stars ne se limite pas aux concerts. Performances de danse, projections de courts-métrages, expositions d’arts visuels, installations éphémères et ateliers participatifs s’enchaînent toute la journée, transformant le village en un laboratoire culturel. Les ateliers, souvent gratuits, rassemblent jeunes créateurs et public local autour de la peinture, de la photographie ou de l’écriture. Cette dimension participative attire aussi bien le public que les programmateurs de festivals, journalistes et représentants de labels venus d’Europe ou d’Amérique pour repérer les tendances émergentes de la scène africaine.

L’ancrage local reste un socle. L’équipe organisatrice travaille main dans la main avec les communautés riveraines : hébergements solidaires, restauration locale, collecte des déchets et initiatives pour préserver le parc national du lac Malawi (classé Unesco depuis 1984). Le festival génère d’importantes retombées économiques : en 2023, il a permis la création de 250 emplois saisonniers et multiplié par trois la fréquentation touristique de la région pendant la semaine de l’événement. L’association Lake of Stars Trust investit également dans des projets de développement durable, dont un programme d’accès à l’eau potable pour les villages du littoral.

Le public, jeune, créatif et mixte, vient pour la musique, mais reste pour l’expérience : lever de soleil sur les plages, soirées sous les étoiles, rencontres improvisées avec les artistes ou projections nocturnes sur le sable. L’ambiance festive, jamais clinquante, privilégie la convivialité et l’ouverture. Lake of Stars s’impose aujourd’hui comme l’un des festivals les plus originaux du continent, à la fois plateforme pour les talents africains et moteur de rayonnement pour le Malawi, qui s’affirme comme un pôle culturel et touristique incontournable en Afrique australe.

Informations pratiques
Dates : 17–19 octobre 2025
Lieu : Cape Maclear, lac Malawi, Malawi
Billetterie : sur place ou sur lakeofstars.org
Programmation : site officiel et Instagram @lakeofstars

Londres, la scène mondiale de l’art africain (16/19 octobre)

Du 16 au 19 octobre 2025, la foire 1-54 rassemble à Somerset House la vitalité de la création contemporaine du continent, catalysant dialogues, émergences et échanges entre artistes, galeries et publics internationaux.

Du 16 au 19 octobre 2025, Somerset House accueille la foire 1-54, moteur de l’art contemporain africain dans la capitale britannique. Touria El Glaoui, fondatrice visionnaire, a transformé cette rencontre en référence mondiale, réunissant galeries, artistes, commissaires et collectionneurs pour une immersion dans la création africaine la plus actuelle.

Sur trois niveaux et plus de 3 000 m², l’édition 2025 regroupe plus de cinquante galeries internationales, venues du Maroc, de Côte d’Ivoire, du Nigeria, d’Afrique du Sud, mais aussi de France, du Royaume-Uni, des États-Unis ou du Moyen-Orient. Chaque stand met en avant la singularité des approches : photographie militante, installations monumentales, nouvelles formes de la sculpture et calligraphie contemporaine. Cette année, le collectif nigérian Invisible Borders investit une salle entière avec un projet sur la migration, la mémoire urbaine et la frontière.

1-54 porte l’ambition de faire dialoguer les scènes du continent et de la diaspora. La foire confirme son rôle de tremplin : des artistes exposent ici pour la première fois hors d’Afrique, comme la Kényane Wangechi Mutu, tandis que de grandes figures – Ibrahim El-Salahi, Zineb Sedira, Barthélémy Toguo – reviennent présenter des pièces inédites. En 2024, la galerie Stevenson a vendu une toile du Sud-Africain Cinga Samson à un musée new-yorkais pour un montant record de 165 000 livres sterling. Ce dynamisme se retrouve dans les conversations publiques : conférences sur la restitution, débats sur l’activisme visuel et sur la place de l’art africain dans les musées internationaux.

Les visiteurs circulent entre les salles, croisent conservateurs de la Tate Modern, collectionneurs européens, artistes venus de Lagos ou d’Abidjan, mais aussi de jeunes amateurs afro-descendants qui viennent constituer leur première collection. Le marché explose : en dix ans, la valeur globale de l’art africain a triplé, les enchères battent record sur record, tandis que des universités – Oxford, Paris VIII – ouvrent de nouveaux cursus sur la scène contemporaine du continent.

Au-delà de la dimension marchande, 1-54 veut rester une plateforme de pensée et d’échange. Des tables rondes explorent le métissage, la migration, la question de la visibilité. La scène marocaine présente cette année une installation immersive de l’artiste Yassine Balbzioui, tandis que la Côte d’Ivoire dévoile une série de photographies sur l’urbanité à Abidjan. Le Maroc, le Nigeria, le Sénégal, l’Égypte, la RDC, mais aussi les diasporas de France et du Royaume-Uni, illustrent la pluralité d’un art sans frontières.

L’expérience se prolonge au-delà des stands : projections, rencontres, ateliers et soirées rythment le programme. Les billets, en vente sur place et sur 1-54.com/london, donnent accès aux quatre jours de la foire, aux conférences et aux événements spéciaux, y compris la nocturne du 17 octobre.

Informations pratiques
Dates : 16–19 octobre 2025
Lieu : Somerset House, Londres, Royaume-Uni
Billetterie : sur place ou en ligne (
1-54.com/london)
Programmation : site officiel et Instagram @154artfair

Paris, dix ans d’AKAA : l’art africain s’invite au Carreau du Temple

Paris célèbre dix ans d’AKAA : du 24 au 26 octobre 2025, la foire investit le Carreau du Temple avec une sélection pointue d’art africain contemporain, réunissant galeries, artistes et publics autour d’œuvres, de débats et de design en pleine expansion.

Du 24 au 26 octobre 2025, AKAA célèbre dix ans d’art africain à Paris. Le Carreau du Temple s’impose comme le point de convergence d’une trentaine de galeries, d’artistes de vingt pays et d’un public en quête de nouveaux récits visuels. Pour cette édition anniversaire, la foire expose près de cinquante artistes, confirmant sa place centrale dans le calendrier international de l’art contemporain africain.

AKAA façonne chaque année une sélection exigeante de peintures, sculptures, installations et design. La présence remarquée d’artistes comme Armand Boua, Joana Choumali ou M’barek Bouhchichi marque l’ancrage de la foire : valoriser la diversité, révéler des trajectoires, et soutenir les figures émergentes du continent. Parmi les nouveautés : une section dédiée au mobilier d’art et à la création design, en pleine effervescence dans les grandes métropoles africaines. Plusieurs galeries nigérianes, sud-africaines et égyptiennes présentent cette année des œuvres inédites, tandis que des designers marocains bousculent les codes du mobilier urbain.

AKAA se distingue aussi par la franchise de ses débats. Conférences, rencontres et tables rondes interrogent la place des artistes africains dans les réseaux européens, les problématiques de restitution, la mobilité ou l’innovation dans les matériaux. L’édition 2025 convie des architectes et créateurs à repenser la frontière entre art, artisanat et design, un enjeu majeur pour la jeune génération. Le dialogue avec les institutions s’intensifie : commissaires, conservateurs et directeurs de musées scrutent les stands pour repérer de nouveaux noms à exposer ou intégrer aux collections publiques.

Le format resserré de la foire favorise les échanges : collectionneurs, amateurs ou simples curieux circulent librement dans les allées, croisent artistes, galeristes et designers, et participent à des discussions publiques sans barrière ni formalisme. Chaque année, plusieurs ventes majeures s’y négocient, donnant un coup d’accélérateur aux carrières des artistes et consolidant la réputation d’AKAA comme hub stratégique pour le marché africain en Europe.

En dix ans, AKAA a contribué à bouleverser les codes et à installer la création africaine au cœur de la scène parisienne. Plus qu’une vitrine, la foire s’affirme comme un laboratoire de débats et d’innovations, où se dessinent les nouveaux visages et les enjeux de l’art africain aujourd’hui.

Informations pratiques
Dates : 24–26 octobre 2025
Lieu : Carreau du Temple, Paris, France
Billetterie : sur place ou sur akaafair.com
Programmation : site officiel et Instagram @akaaf

Lagos célèbre Fela Kuti, figure majeure de l’« Afrobeat Rebellion »

Du 12 octobre au 28 décembre 2025, l’exposition « Afrobeat Rebellion » investit l’Ecobank Pan African Centre à Lagos. Objets, archives, concerts et débats explorent la puissance créative et politique de Fela Kuti, figure majeure de l’afrobeat et de la contestation africaine.

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Lagos devient cet automne la capitale mondiale de l’afrobeat. Du 12 octobre au 28 décembre 2025, l’Ecobank Pan African Centre accueille « Afrobeat Rebellion », une exposition immersive consacrée à Fela Anikulapo Kuti, créateur du genre et icône d’une Afrique insoumise. Sur plus de deux mois, manuscrits annotés, vinyles rares, saxophone légendaire, photographies inédites et extraits de concerts retracent le parcours de Fela : musicien génial, militant infatigable, agitateur de Lagos à New York.

Le parcours s’enrichit d’installations sonores, de vidéos documentaires et de reconstitutions du Shrine, club mythique fondé par Fela, qui reste le cœur battant de la scène nigériane. « Afrobeat Rebellion » plonge le public dans l’effervescence de Lagos des années 1970–1980, entre nuits électriques et répression politique. L’exposition ne s’arrête pas à la nostalgie : elle éclaire l’impact mondial de Fela, de la scène new-yorkaise aux collectifs militants européens, en passant par la jeunesse de Lagos qui réinvente l’afrobeat à chaque génération.

Tout au long de l’exposition, une série d’événements (« Legacy Programmes ») ponctue la programmation : concerts live, sets de DJs, projections de films, débats et ateliers pour jeunes. Ces rendez-vous invitent à penser l’engagement politique dans la musique et le rôle de l’art dans la société nigériane contemporaine. Les discussions abordent le combat de Fela contre la dictature, ses luttes pour la liberté d’expression, et la manière dont son héritage inspire artistes, activistes et publics d’aujourd’hui.

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« Afrobeat Rebellion » se veut aussi une expérience collective. Le public explore l’histoire de Kalakuta Republic, les années de censure, les collaborations internationales et la vie familiale de Fela à travers des témoignages d’anciens compagnons, de membres de sa famille et de journalistes. L’exposition met en avant l’importance de la tradition yoruba, la force des rythmiques, la puissance des cuivres, mais aussi la modernité et la complexité de son discours social.

Pour Lagos, l’événement marque un temps fort de la saison culturelle : visiteurs africains, européens et américains convergent vers l’Ecobank Pan African Centre pour célébrer l’héritage de Fela Kuti. Plus qu’une exposition, « Afrobeat Rebellion » revendique la mémoire vivante d’un artiste devenu mythe, manifeste pour une créativité africaine audacieuse et engagée.

Informations pratiques
Dates : 12 octobre – 28 décembre 2025
Lieu : Ecobank Pan African Centre, Lagos, Nigeria
Horaires : vendredi à dimanche, 10h– 18h (jeudi sur invitation)
Accès : sur place ou via deedsmag.com
Programmation : site officiel et Instagram @felaafrobeatlegacy

Cinémed : Montpellier, point de passage du cinéma africain et méditerranéen

Cinémed, du 17 au 25 octobre 2025 à Montpellier, dévoile le meilleur du cinéma africain et méditerranéen. Avant-premières, rencontres et compétitions rythment ce festival, qui offre au public et aux professionnels un accès rare à la création du Sud.

Du 17 au 25 octobre 2025, Montpellier s’impose comme l’une des grandes scènes du cinéma méditerranéen avec la 47e édition de Cinémed. Fondé en 1979, ce festival réunit chaque année des réalisateurs, producteurs et publics venus découvrir les dernières créations du Maghreb, du Proche-Orient et d’Afrique subsaharienne francophone. Les salles — dont le Corum, le cinéma Diagonal ou le Centre Rabelais — accueillent des avant-premières, compétitions, rétrospectives et séances spéciales qui font vibrer la ville pendant plus d’une semaine.

Cinémed distingue sa sélection par l’ouverture : films algériens, tunisiens, égyptiens, mais aussi œuvres libanaises, grecques ou turques se croisent à l’écran. L’édition 2025 s’annonce dense avec une trentaine de longs-métrages et documentaires inédits, des courts et animations, et une place affirmée pour la création africaine contemporaine. Plusieurs films attendus — fictions sociales, comédies grinçantes, drames politiques — seront projetés pour la première fois en France, suivis de rencontres avec les équipes. L’accès direct au dialogue, après la projection, constitue l’un des points forts de Cinémed.

Le festival joue aussi un rôle stratégique pour les jeunes réalisateurs du Sud : en compétition, des premiers films se confrontent à un public de professionnels et de cinéphiles avertis. Certains lauréats voient leur film circuler ensuite à Cannes, Berlin ou Venise. Les grands noms du cinéma méditerranéen répondent présent, à l’image de Leyla Bouzid ou de Nabil Ayouch, venus présenter leur dernier opus ou échanger lors de masterclasses ouvertes. En marge de la compétition, Cinémed organise des hommages, des rencontres littéraires, ainsi que des projections dédiées aux scolaires.

La dimension professionnelle structure aussi l’événement : l’espace coproduction accueille chaque année une vingtaine de producteurs, distributeurs et scénaristes, facilitant la mise en réseau et l’essor de nouveaux projets. Le festival anime Montpellier au-delà des salles obscures : expositions, concerts, soirées thématiques et ateliers prolongent les échanges, transformant la ville en capitale culturelle méditerranéenne pendant toute la durée du festival.

Le public fidèle, mêlant spectateurs passionnés, étudiants, réalisateurs et professionnels du secteur, entretient l’esprit d’un rendez-vous vivant et ouvert. Cinémed s’affirme aujourd’hui comme un observatoire incontournable des mutations du cinéma africain et méditerranéen, un espace où se croisent récits singuliers, innovations narratives et débats sur la société.

Informations pratiques
Dates : 17–25 octobre 2025
Lieu : Montpellier, France (plusieurs cinémas et lieux culturels)
Billetterie : sur place ou sur cinemed.fr
Programmation : site officiel et Facebook @festivalcinemedm

« Mimi’s Shebeen » : Londres danse au rythme de Mama Africa

Du 22 au 24 octobre 2025, Sadler’s Wells East à Londres accueille « Mimi’s Shebeen », spectacle dansé et chanté conçu par Alesandra Seutin, qui revisite la vie et le combat de Miriam Makeba, figure majeure de l’histoire africaine.

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Sur la scène du Sadler’s Wells East, « Mimi’s Shebeen » déploie trois soirs durant la trajectoire exceptionnelle de Miriam Makeba. Pensé par la chorégraphe belgo-nigériane Alesandra Seutin, le spectacle plonge le public dans l’énergie des shebeens, ces bars clandestins sud-africains devenus bastions de résistance sous l’apartheid. Entre confidences intimes, séquences dansées et rythmes afro-jazz, la troupe (danseurs, chanteuses, musiciens) fait revivre l’icône surnommée « Mama Africa », artiste et militante qui a porté la voix d’un continent.

Le spectacle évite la reconstitution figée : Seutin insuffle une modernité radicale au récit. S’appuyant sur des témoignages, des archives et les grands titres de Makeba — « Pata Pata », « Malaika », « The Click Song » — elle convoque la mémoire sans nostalgie, tisse des liens entre la trajectoire de la chanteuse et les luttes contemporaines pour la justice et l’égalité. La musique live, portée par des instrumentistes d’Afrique du Sud et de la diaspora, pulse chaque tableau d’une énergie neuve. Projections vidéos, extraits sonores, créations chorégraphiques inédites se répondent dans une mise en scène immersive.

Le dispositif scénique casse les codes. Le public, invité à participer, à chanter ou danser sur scène, retrouve la convivialité et la chaleur des shebeens originels. « Mimi’s Shebeen » ne s’adresse pas seulement aux connaisseurs : passionnés d’histoire, amateurs de danse contemporaine, mélomanes ou simples curieux, tous partagent l’expérience d’un hommage vivant et collectif. Les thématiques d’exil, d’engagement et d’émancipation féminine, présentes dans la vie de Makeba, trouvent ici une résonance puissante.

Sadler’s Wells, institution-phare de la danse européenne, appuie la production et confirme l’importance grandissante des voix africaines sur la scène contemporaine. Pour Londres, ville-monde aux diasporas africaines actives, le spectacle s’impose comme un temps fort de la saison culturelle. Il rappelle, par l’exemple de Makeba, que la création peut devenir moteur de liberté et de dignité, ici et maintenant.

Pour Alesandra Seutin, « Mimi’s Shebeen » s’inscrit autant dans la mémoire que dans l’actualité : manifeste pour l’audace, hommage à la force des femmes africaines et invitation à transmettre l’héritage de Makeba au-delà des générations.

Informations pratiques
Dates : 22–24 octobre 2025
Lieu : Sadler’s Wells East, Londres, Royaume-Uni
Billetterie : sur place ou sur sadlerswells.com
Programmation : site officiel et Instagram @sadlers_wells

Lagos célèbre Fela : « Fela Kuti: Afrobeat Rebellion », héritage d’un géant

Du 12 octobre au 28 décembre 2025, Lagos rend hommage à Fela Kuti avec l’exposition « Fela Kuti: Afrobeat Rebellion ». Concerts, archives et rencontres retracent l’influence planétaire du musicien nigérian, inventeur de l’afrobeat et symbole d’une Afrique libre et insoumise.

Lagos célèbre en 2025 le génie indomptable de Fela Anikulapo Kuti, inventeur de l’afrobeat et symbole d’une Afrique insoumise. L’exposition « Fela Kuti: Afrobeat Rebellion », présentée au Ecobank Pan African Centre (EPAC), propose une immersion totale dans l’univers de l’artiste : manuscrits, instruments, archives sonores, pochettes originales, vidéos de concerts, objets personnels et photographies rares plongent le visiteur au cœur de la création et de la révolte. En marge, des concerts, tables rondes, projections et ateliers revisitent l’héritage de Fela, aujourd’hui revendiqué par des musiciens du monde entier.

L’événement dépasse la simple célébration. Il explore l’impact politique de l’œuvre de Fela Kuti, connu pour avoir défié dictatures et injustices, dénoncé la corruption et milité pour la liberté d’expression à travers sa musique et ses textes. Les visiteurs découvrent le lien entre les grandes luttes panafricaines, la scène musicale actuelle et l’esprit d’avant-garde qui animait Fela : une musique enracinée dans la tradition yoruba, portée par des rythmiques envoûtantes, des cuivres puissants et un discours social sans concession.

L’exposition invite aussi à parcourir l’histoire intime et collective de Lagos : les nuits électriques, les années de censure, les collaborations artistiques et la vie familiale de l’artiste. Des témoignages de proches, d’anciens compagnons de scène, de journalistes et de militants dressent le portrait d’un Fela complexe, radical et visionnaire. L’ouverture du 12 octobre a réuni artistes, diplomates, la famille Kuti et un public nombreux, avec des performances d’Ezra Collective et de Seun Kuti & Egypt 80.

Parallèlement, le public assiste à des concerts d’afrobeat, des sets de DJs et à des « Legacy Programmes » – The Talks, Kalakuta Cinema, Studio Sessions ou Young Rebels’ Corner – qui interrogent l’influence de Fela sur les musiques urbaines, l’engagement politique dans l’art et la place de Lagos comme capitale culturelle du continent. L’ensemble compose un panorama vivant, reliant passé et présent, mémoire et actualité, dans une ville qui continue de vibrer au rythme de l’afrobeat.

« Fela Kuti: Afrobeat Rebellion » est l’un des rendez-vous culturels majeurs de l’année 2025 au Nigeria. Plus qu’une exposition, c’est une expérience immersive, un manifeste et une célébration de la puissance créative africaine.

Informations pratiques

Dates : du 12 octobre au 28 décembre 2025
Lieu : Ecobank Pan African Centre (EPAC), Lagos
Accès : entrée gratuite du vendredi au dimanche (10 h– 18 h) ; réservation requise pour certaines activités et performances
Programmation : agenda détaillé et annonces sur la page Instagram @afrobeatrebellion