Notre semaine culturelle (28 novembre-5 décembre) débute avec les musiques d’Africolor à Paris (28 novembre-24 décembre)

28/11/2025 – Patricia Bechard

Semaine foisonnante pour la culture africaine, des musiques d’Africolor à Paris aux films du FIFM à Marrakech, en passant par l’art contemporain à Dakar, le cinéma à Kara et la création nigériane à Paris. Festivals, expositions, concerts et débats célèbrent la richesse, l’innovation et la transmission des arts africains, tissant des liens vivants entre Afrique, Europe et diaspora

Africolor : le grand rendez-vous des musiques africaines à Paris (28 novembre-24 décembre)

Chaque année, à l’approche de l’hiver, la région parisienne vibre au rythme du plus ancien festival dédié aux musiques africaines de France : Africolor. Fondé en 1989, ce festival singulier s’est imposé comme une vitrine incontournable pour la création musicale africaine sur le sol européen. L’édition 2025 d’Africolor, qui se déroulera du 28 novembre au 24 décembre dans différents lieux de Seine-Saint-Denis, du Nord-Est parisien et au-delà, promet une programmation exceptionnelle, métissant traditions ancestrales et nouvelles sonorités, dans un contexte festif, convivial et engagé.​

Africolor, c’est d’abord une mosaïque d’événements : concerts, rencontres-débats, ateliers, masterclass, conférences et lectures musicales investissent une vingtaine de salles partenaires, des bastions culturels comme la MC93 à Bobigny, la Dynamo de Banlieues Bleues à Pantin, Espace 93 à Clichy-sous-Bois, le Théâtre des Bergeries à Noisy-le-Sec, l’Université Paris XIII à Villetaneuse ou encore le Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis. Le festival est reconnu pour faire circuler artistes et publics de ville en ville : chaque soir, une escale différente, une ambiance nouvelle, mais toujours la même volonté : mettre à l’honneur la pluralité et la vitalité artistique du continent africain.​

L’édition 2025 débutera dès le 28 novembre à Pantin, se poursuivra le lendemain à Noisy-le-Sec et Fontenay-sous-Bois, puis s’égrènera, soir après soir, jusqu’à la grande veillée de Noël africain dans la salle Pablo Neruda à Bobigny le 24 décembre. Toutes les générations s’y croisent, dans un climat d’échange, de découverte et de fête.​

Angola, Cap-Vert, Comores à l’honneur

Pour la 37ᵉ édition, Africolor met en lumière l’Angola, le Cap-Vert et les Comores, à l’occasion des 50 ans d’indépendance des pays lusophones. Un focus unique dédié à la lusophonie, où les rythmes des sembas angolais, des mornas capverdiennes ou de la musique traditionnelle comorienne communieront avec le public francilien. Ce choix témoigne de l’ancrage du festival dans une réflexion sur l’histoire, l’exil, l’identité, mais aussi sur le futur des diasporas africaines en Europe.​

À l’affiche : une constellation d’artistes majeurs et émergents. Parmi les noms attendus, Maxime Delpierre, Les Frères Smith, Boubacar Traoré, Fulu Miziki, Siti and the Band, Yeliba Trio, Tamikrest, ainsi que de nombreux talents du continent et de la diaspora. Chacune de leurs prestations est pensée comme une invitation au voyage et au dialogue entre cultures musicales.​

Les temps forts à ne pas manquer

La soirée d’ouverture, le 28 novembre, associera performances artistiques et réflexion politique avec « Cent Années Tropiques », spectacle mis en scène par Sélène Saint-Aimé autour de la pensée de Frantz Fanon, à l’université de la Sorbonne.​

Des workshops, des débats et des masterclass sont proposés aux publics amateurs comme professionnels : un parcours pluridisciplinaire qui valorise à la fois la transmission, l’expérimentation et la fête.​

Le désormais célèbre « Noël africain », le 24 décembre à Bobigny : une soirée familiale, rythmée par le spectacle des artistes Bênfôlikan et Socha, précédée de stands associatifs, de défilés et d’expositions à partir de 18h30. L’événement qui clôture le festival réunit chaque année un large public dans une atmosphère chaleureuse, mêlant traditions africaines et esprit des fêtes de fin d’année.​

Le festival investit de nombreuses villes de la périphérie parisienne : Pantin, Saint-Denis, Bobigny, Montreuil, Noisy-le-Sec, Fontenay-sous-Bois, Clichy-sous-Bois, Villetaneuse, Stains, l’Île-Saint-Denis et La Courneuve. Chaque salle partenaire propose une programmation adaptée : consultez le calendrier détaillé sur le site officiel africolor.com.​

Les tarifs restent accessibles : la plupart des soirées proposent des places à 20 € en tarif plein et 5 € en tarif réduit (le repas est parfois compris lors de certaines grandes soirées comme Noël africain à Bobigny). La réservation se fait en ligne ou auprès des billetteries des lieux partenaires.​

L’accessibilité et la convivialité sont au cœur du projet : Africolor accueille tous les âges, toutes les origines, et tous ceux qui souhaitent partir à la découverte d’aventures musicales inouïes, riches de mémoire et de modernité.

Se rendre à Africolor, c’est prendre part à un projet artistique, social et politique qui célèbre les héritages africains en perpétuelle transformation. Le festival s’adresse aux amateurs d’Afrique, aux curieux, aux fidèles, mais aussi à toutes celles et ceux qui veulent vivre une expérience collective, inclusive et festive, à la rencontre des sons du monde.

Cette année plus que jamais, Africolor confirme son rang : celui d’un passeur et d’un révélateur de la création musicale africaine en France, au service d’un dialogue interculturel ouvert sur l’avenir.​

Informations pratiques

Lieux : le festival Africolor se déroule dans de nombreuses villes de la périphérie parisienne : Pantin, Saint-Denis, Bobigny, Montreuil, Noisy-le-Sec, Fontenay-sous-Bois, Clichy-sous-Bois, Villetaneuse, Stains, L’Île-Saint-Denis et La Courneuve.
Programmation : chaque salle partenaire propose des concerts et événements spécifiques. Le calendrier détaillé et la programmation par ville sont disponibles sur africolor.com.
Tarifs : la plupart des concerts sont proposés à 20 € (tarif plein) et 5 € (tarif réduit). Certaines grandes soirées incluent un repas (notamment le « Noël africain » à Bobigny).
Réservations : en ligne sur africolor.com ou directement auprès des billetteries des lieux partenaires.
Accès : ouvert à tous publics, avec des tarifs accessibles pour favoriser la découverte.

Marrakech, capitale africaine du cinéma le temps d’une semaine (28 novenbre-6 décembre)

Du 28 novembre au 6 décembre 2025, Marrakech accueille une nouvelle édition de son prestigieux Festival International du Film. Un événement culturel majeur pour le continent africain, où cinéastes confirmés et talents émergents se retrouvent autour d’œuvres venues des quatre coins du monde.

Le Festival International du Film de Marrakech (FIFM), rendez-vous incontournable du 7e art, s’apprête à embraser la ville ocre du 28 novembre au 6 décembre 2025. Depuis sa création en 2001, cet événement a su s’imposer comme un carrefour cinématographique unique entre l’Afrique, le monde arabe et le reste du globe, attirant chaque année des milliers de passionnés, de professionnels et de curieux.

Une sélection riche et plurielle

Pour cette édition 2025, le festival frappe fort : 82 films issus de 31 pays seront projetés dans une multitude de sections, reflétant la diversité et la vitalité du cinéma mondial. La compétition officielle, cœur battant du festival, mettra en lumière des films inédits et des réalisations prometteuses, rivalisant d’audace et d’originalité. À côté, les galas offriront des avant-premières très attendues, tandis que le Panorama marocain braquera les projecteurs sur la créativité locale.

À cela s’ajoutent des séances dédiées au jeune public, des projections familiales, des hommages à des figures majeures du cinéma, et des focus sur le cinéma d’Afrique et du Moyen-Orient. Le festival accorde également une place de choix aux regards singuliers avec les sections « Horizons » et « 11e continent », invitant à la découverte de formes nouvelles et de territoires cinématographiques moins explorés.

L’Afrique au centre de la scène

Si le festival reste international dans l’âme, il n’en demeure pas moins un formidable tremplin pour le cinéma africain. Au fil des années, le FIFM s’est affirmé comme une vitrine de choix pour de nombreux réalisateurs du continent, permettant à leurs œuvres de rencontrer un public élargi, mais aussi d’être remarquées par la critique internationale. La section « Ateliers de l’Atlas », conçue comme un espace d’accompagnement pour les jeunes cinéastes d’Afrique et du Moyen-Orient, poursuit sa mission : révéler les talents de demain et stimuler les coproductions régionales.

Parmi les titres attendus cette année, plusieurs films africains se distinguent déjà : « Derrière les palmiers », en compétition officielle, s’annonce comme l’un des moments forts, tout comme « Laundry (Uhlanjululo) » et « My Father and Qaddafi », qui croisent mémoire, histoire et création contemporaine. Ces œuvres témoignent de la diversité narrative et esthétique du cinéma africain actuel, entre récits intimistes, documentaires engagés et fictions ancrées dans le réel.

Le FIFM n’est pas réservé aux professionnels : il propose de nombreuses séances accessibles au grand public, y compris des projections gratuites en plein air sur la mythique place Jemaa El-Fna, cœur vivant de Marrakech. Cette volonté d’ouverture se retrouve dans les ateliers, les rencontres et les débats, où le dialogue entre les cinéastes, les critiques et les spectateurs bat son plein.

L’édition 2025 promet aussi son lot d’émotions avec des hommages à des figures majeures du cinéma mondial et des invités prestigieux. Les galas feront la part belle aux stars et aux œuvres qui marqueront la saison à venir.

Moments forts de la semaine (28 novembre – 5 décembre)

– Vendredi 28 novembre : ouverture officielle et projections en gala, dont « Dead Man’s Wire ».
– Samedi 29 novembre : premières séances pour jeune public et familles, présentation d’« Ish » en compétition, focus sur « Promised Sky ».
– Dimanche 30 novembre : Panorama du cinéma marocain avec « Cinq Regards », compétition avec « Derrière les palmiers », projection de « Un Poète ».
– Lundi 1er décembre : séances Horizons et compétition, hommage à la diversité des voix féminines, atelier sur la coproduction africaine.
– Mardi 2 décembre : projection de « La Maison des femmes », focus sur la création maghrébine.
– Mercredi 3 décembre : compétition avec « Aisha Can’t Fly Away », gala autour de « El Sett », focus sur la transmission culturelle.
– Jeudi 4 décembre : « Divine Comedy » (Horizons), projections jeunesse, hommage à l’innovation dans le cinéma africain.
– Vendredi 5 décembre : avant-première de « Frankenstein », compétition, clôture de la semaine avec une sélection d’œuvres coups de cœur.

Informations pratiques

Dates : du 28 novembre au 6 décembre 2025
Lieu : différents sites et salles de Marrakech, projections en plein air sur la place  Jemaa El-Fna
Billetterie : sur le site officiel marrakech-festival.com ou aux guichets sur place
Langues : la majorité des films sont sous-titrés en français et anglais
Public : ouvert à tous, programme spécifique pour enfants et familles
Programme complet : disponible sur le site du festival, actualisé quotidiennement
Réseaux sociaux : @MarrakechFilmFestival (FB/X/Instagram) pour suivre l’actualité en direct
Conseil : certaines séances très prisées nécessitent une réservation préalable

Kara célèbre l’Afrique créative avec le FESCIMONKA 2025 (jusqu’au 30 novembre)

La ville de Kara, au nord du Togo, accueille du 26 au 30 novembre 2025 la 3e édition du Festival de Cinéma des Monts Kabyè (FESCIMONKA), un rendez-vous incontournable pour célébrer l’excellence du cinéma africain et ses liens avec l’éducation.


Le cinéma africain sera à l’honneur, du 26 au 30 novembre 2025, dans la ville de Kara, au nord du Togo. Cette troisième édition du Festival de Cinéma des Monts Kabyè (FESCIMONKA) promet une programmation riche et éclectique, à la croisée de la création artistique, de la valorisation culturelle et de la transmission des savoirs. Un rendez-vous qui s’impose, en quelques années, comme une plateforme dynamique pour la promotion du 7e art africain et le dialogue entre les générations.

Placé sous le thème « Cinéma et éducation », FESCIMONKA 2025 entend montrer à quel point le cinéma peut être un puissant levier de sensibilisation, de formation et de changement social. Le choix de ce thème, selon TABADE Tchamiè, délégué général du festival, n’est pas anodin. Il reflète la volonté des organisateurs de faire du festival un moment de partage et de transmission, mais aussi un outil de valorisation de la culture et de la fierté régionales.

Pendant cinq jours, la ville de Kara va vibrer au rythme de projections, d’ateliers et de rencontres, rassemblant professionnels du 7e art, éducateurs, étudiants, artistes, journalistes et cinéphiles venus de plusieurs pays. L’objectif ? Mettre en avant la richesse et la diversité du cinéma africain, tout en soulignant son rôle dans l’éducation des jeunes générations.

Talents émergents et échanges créatifs

Au FESCIMONKA, la programmation fait la part belle aux talents émergents, qu’il s’agisse de jeunes réalisateurs togolais ou de voix nouvelles venues d’autres pays du continent. Le festival souhaite être un tremplin pour ces créateurs, leur offrir une visibilité et favoriser la circulation de leurs œuvres.

Outre les projections de films en compétition et hors compétition, le festival propose de nombreuses activités parallèles :

– Excursions et découvertes de la région de la Kara pour faire le lien entre cinéma, patrimoine et tourisme.
– Ateliers et master classes destinés aux jeunes, aux enseignants, mais aussi à toute personne curieuse d’en apprendre plus sur les métiers du cinéma, la production, l’écriture de scénario ou la réalisation.
– Performances artistiques, tables rondes et débats sur des thèmes d’actualité liés à l’éducation, la culture ou la créativité.

Les échanges entre cinéastes confirmés, jeunes talents, enseignants et grand public enrichissent chaque édition et permettent de tisser des liens solides dans la sphère du cinéma africain.

Au-delà de l’événement artistique, le FESCIMONKA met aussi en avant la beauté et la diversité de la région des Monts Kabyè. Les excursions et les activités proposées valorisent le patrimoine naturel, la culture et l’hospitalité des habitants de Kara. Le festival s’affiche ainsi comme un acteur du rayonnement culturel et touristique du nord du Togo, contribuant à faire découvrir cette région à de nouveaux visiteurs.

Informations pratiques

– Dates : du 26 au 30 novembre 2025
– Lieu : Kara, région des Monts Kabyè, Togo
– Thème 2025 : « Cinéma et éducation »
– Programme : projections de films (en compétition et hors compétition), ateliers, master classes, débats, excursions, performances artistiques
– Participants : cinéastes, éducateurs, étudiants, public local et international
– Objectif : promouvoir la créativité africaine, valoriser la culture togolaise, créer un espace d’échanges
– Plus d’infos : (site du festival, réseaux sociaux ou offices du tourisme locaux — à insérer si tu les as)
– Public : ouvert à tous, entrée libre ou tarifs accessibles selon les activités

Dakar transforme la ville en scène d’art contemporain (28 novembre- 14 décembre)

Du 28 novembre au 14 décembre 2025, Dakar célèbre la création contemporaine avec Partcours. Un itinéraire artistique unique qui relie galeries, ateliers et espaces alternatifs, ouvrant la ville à la diversité des pratiques et à la rencontre entre artistes et public.

Avec Partcours, Dakar devient chaque année la capitale de l’art contemporain d’Afrique de l’Ouest. Cet événement fédérateur rassemble plus de trente lieux : galeries reconnues, espaces indépendants, ateliers d’artistes, institutions et même des sites urbains inattendus. Partcours propose aux Dakarois et aux visiteurs de partir à la découverte d’expositions, de performances, d’installations et de rencontres, gratuitement ou à prix accessible, dans tous les quartiers de la ville.

L’édition 2025 débutera par une série de vernissages simultanés le 28 novembre, moment fort de convivialité et d’effervescence créative. Des galeries comme Raw Material Company, Le Loft, Ouakam Art et la Galerie Atiss accueillent artistes confirmés et émergents venus du Sénégal, du continent africain et parfois de la diaspora. Les œuvres présentées vont de la peinture à la photographie, de la sculpture à la vidéo, en passant par des installations in situ, souvent pensées pour dialoguer avec l’espace urbain ou interroger l’histoire de Dakar.

L’originalité de Partcours réside aussi dans ses parcours thématiques : chaque visiteur peut suivre un itinéraire par quartier ou par discipline, à pied ou en navette, et ainsi explorer la ville autrement. De la Médina aux Almadies, des zones populaires au centre historique, la création s’invite partout. Des ateliers participatifs et des rencontres avec les artistes jalonnent le parcours, favorisant l’échange direct, la médiation et l’apprentissage pour tous les âges.

Pour les artistes et galeristes, Partcours est une plateforme stratégique : elle offre une visibilité nationale et internationale, attire collectionneurs et curateurs, et favorise la circulation des œuvres. Pour la ville, c’est un événement structurant qui encourage l’ouverture culturelle et fait rayonner Dakar comme métropole de l’innovation artistique en Afrique.

Le public, quant à lui, profite d’une expérience immersive et inclusive. En deux semaines, chacun peut multiplier les découvertes, enrichir son regard et s’ouvrir à la diversité des formes et des récits portés par la scène contemporaine africaine.

Informations pratiques

– Dates : du 28 novembre au 14 décembre 2025
– Lieux : plus de 30 galeries, ateliers, espaces alternatifs à Dakar (Plateau, Médina, Almadies, Ouakam, banlieues, etc.)
– Accès : gratuit ou prix libre, vernissages ouverts à tous, navettes entre certains lieux
– Programme détaillé : disponible sur partcours.art et auprès des galeries participantes
– Public : tout public, familles, scolaires, visiteurs internationaux

– Conseil : prévoir de bonnes chaussures et de la curiosité, l’itinéraire réserve de nombreuses surprises

LAMOMALI : quand l’Afrique fait vibrer l’Europe (28 novembre/5 décembre)

La tournée LAMOMALI 2025, portée par -M- (Matthieu Chedid) et de grands artistes africains, traverse la France et l’Europe du 28 novembre au 5 décembre. Un événement musical qui célèbre la rencontre des cultures et le rayonnement de la création africaine.


Ce n’est pas une simple tournée. LAMOMALI, projet né de la rencontre entre l’auteur-compositeur français -M- (Matthieu Chedid) et les virtuoses maliens Toumani et Sidiki Diabaté, ainsi que la chanteuse Fatoumata Diawara, célèbre la fusion des musiques africaines et occidentales. L’édition 2025 du LAMOMALI Tour promet de transformer chaque salle en une fête cosmopolite où se côtoient rythmes mandingues, pop, électro, blues, et voix puissantes venues d’Afrique.

Le concept même de LAMOMALI repose sur l’échange : la kora, instrument traditionnel d’Afrique de l’Ouest, dialogue avec la guitare électrique de -M-. Les voix maliennes résonnent sur des arrangements modernes. Au-delà de l’esthétique musicale, c’est une expérience humaine, artistique et culturelle qui bouscule les frontières.

Du 28 novembre à Nice, en passant par Aix-en-Provence, puis Lyon ou Genève début décembre, la tournée enchaîne les salles pleines. Chaque concert devient un manifeste pour la diversité, la tolérance et l’ouverture, porté par des artistes dont la complicité sur scène illustre la richesse du dialogue Afrique-Europe.

Un projet porté par la reconnaissance mutuelle

La force de LAMOMALI tient à la place centrale accordée aux artistes africains. Toumani Diabaté, véritable légende de la kora, et son fils Sidiki sont au cœur du projet, aux côtés de la charismatique Fatoumata Diawara, figure majeure de la nouvelle scène africaine. Loin de l’anecdotique, la collaboration est profonde, respectueuse des traditions tout en s’aventurant vers de nouveaux horizons.


Cette alchimie musicale permet de revisiter les répertoires : classiques du Mali, créations originales, improvisations mêlant percussions, chœurs polyphoniques et groove urbain. Sur scène, la générosité du collectif est communicative, embarquant le public dans un voyage qui rappelle que la musique africaine n’est pas figée dans le passé : elle se réinvente, se mondialise, inspire et séduit.

LAMOMALI ne se contente pas de « faire voyager » la kora ou les rythmes africains. Le collectif explore, bouscule et invente une langue musicale commune, où chacun apporte sa singularité : le jeu virtuose des Diabaté, l’énergie solaire de Fatoumata Diawara, l’inventivité pop de -M-. C’est cette capacité à mélanger les sons, les langues et les influences qui fait de chaque concert un moment unique.

Le public, tous horizons confondus, répond présent. La tournée affiche complet dans plusieurs villes. Des familles d’origine africaine viennent écouter leurs héros ; des amateurs de musiques du monde découvrent la profondeur du patrimoine mandingue. Les rencontres se prolongent parfois après les concerts, lors de séances d’échange ou d’ateliers avec les artistes.

Informations pratiques

– Dates : du 28 novembre au 5 décembre 2025 (Nice, Aix-en-Provence, Lyon, Genève et autres villes européennes)
– Artistes : -M- (Matthieu Chedid), Toumani Diabaté, Sidiki Diabaté, Fatoumata Diawara, invités
– Billets : billetteries officielles des salles, www.l-productions.fr, points de vente habituels
– Public : tout public, familles, passionnés de musique, amateurs de découverte culturelle
– À savoir : certains concerts sont déjà complets ; se renseigner sur les disponibilités et les dates précises selon la ville

« The Herd » : thriller social et miroir du Nigeria moderne sur Netflix

Sorti sur Netflix le 21 novembre 2025, « The Herd » est un thriller nigérian intense réalisé par Daniel Etim Effiong. Entre réalité sociale et fiction, ce film coup de poing offre un regard sans détour sur les tensions et l’humanité du Nigeria contemporain.

Avec « The Herd », le cinéma nigérian franchit un cap et s’ouvre à de nouveaux horizons. Le film, réalisé et interprété par Daniel Etim Effiong, a débarqué sur Netflix le 21 novembre 2025, confirmant la place croissante du Nigeria sur la carte mondiale du streaming. Thriller tendu, drame social et portrait sans fard d’une société marquée par l’insécurité, ce long-métrage frappe par son réalisme et la justesse de son propos.

Daniel Etim Effiong n’est pas un inconnu à Nollywood : ancien ingénieur chimiste, il a choisi le cinéma par passion et a déjà brillé comme acteur dans plusieurs films et séries nigérians. Avec « The Herd », il signe son premier long-métrage en tant que réalisateur, tout en endossant le rôle principal. Ce double engagement donne au film une densité rare, portée par une écriture précise et un jeu tout en retenue.

L’histoire débute lors d’un mariage, moment fort et symbolique au Nigeria. Mais la joie laisse place à la terreur : le cortège est attaqué sur une route isolée, et plusieurs membres de la famille sont kidnappés. Le film bascule alors dans le thriller, reconstituant avec une tension réaliste la violence des enlèvements qui minent de larges régions du pays. Chaque scène sonne juste : embuscades, négociations avec les ravisseurs, attentes, peurs et tensions internes. Inspiré de faits réels, « The Herd » refuse toute complaisance : il montre la brutalité des faits, l’impuissance des familles, et l’absence d’État.

Ce réalisme est servi par un casting solide, où l’on retrouve des figures majeures de Nollywood. Genoveva Umeh, remarquable dans le rôle de l’épouse, apporte profondeur et sensibilité à son personnage. Kunle Remi, Linda Ejiofor, Tina Mba, Mercy Aigbe, Deyemi Okanlawon et Norbert Young complètent la distribution, chacun incarnant des réactions différentes face à la crise : peur, rage, solidarité, doute. La direction d’acteurs évite toute caricature : la tension passe par les silences, les regards, et la crainte qui gagne chaque famille.

Mais « The Herd » est plus qu’un film à suspense. Il documente la vie quotidienne au Nigeria : la peur des routes, la corruption, l’inégalité économique, le poids des traditions, et la fragilité de la confiance envers l’État. La route nigériane, au cœur du récit, devient le symbole de tous les risques, mais aussi de la résilience et de l’espoir obstiné des Nigérians.


       Daniel Etim Effiong, réalisateur

Daniel Etim Effiong, qui a étudié le cinéma en Afrique du Sud après une carrière scientifique, apporte à la mise en scène une sobriété et une efficacité qui contrastent avec le style parfois flamboyant de Nollywood. Son film se distingue aussi par le soin apporté à la bande sonore, la lumière brute, le montage resserré. La violence n’est jamais gratuite : elle sert le propos, pointe la banalité du danger et l’extraordinaire capacité à tenir debout dans l’adversité.

En toile de fond, « The Herd » questionne la confiance, l’identité et la survie : faut-il négocier avec les bandits ? Qui trahir pour sauver ses proches ? Quelle solidarité inventer dans le chaos ? La famille, menacée et déchirée, reste le dernier refuge, mais elle n’est jamais idéalisée. Le film explore les ambiguïtés, la peur, la résilience, tout en refusant le misérabilisme.

Loin des stéréotypes ou de la complaisance, « The Herd » apporte une voix neuve au cinéma africain. Il s’inscrit dans la nouvelle vague de réalisateurs qui, grâce à Netflix, font découvrir au monde des histoires africaines authentiques et puissantes, sans filtre ni exotisme. Présenté au Marché du Film à Cannes avant sa sortie en streaming, le film a été salué comme un pas en avant pour le thriller africain, et un exemple d’engagement artistique face à la réalité.

Informations pratiques

Film : The Herd
Réalisateur/acteur principal : Daniel Etim Effiong
 Casting : Genoveva Umeh, Kunle Remi, Linda Ejiofor, Tina Mba, Mercy Aigbe, Deyemi Okanlawon, Norbert Young

Disponible sur Netflix à partir du 21 novembre 2025
Durée : 1h48
Langue : Anglais, sous-titres français
Genre : Thriller social, drame
À noter : Présenté à Cannes, acclamé pour sa justesse et son intensité

Eva Obodo recoud l’histoire par la matière à la galerie AFIKARIS (jusqu’au 3 janvier 2026)

La galerie AFIKARIS à Paris accueille, du 6 novembre 2025 au 3 janvier 2026, la première exposition individuelle en Europe d’Eva Obodo, figure majeure de la scène contemporaine nigériane. Un dialogue poétique entre matière, histoire et mémoire africaine.

À Paris, la galerie AFIKARIS propose une plongée rare et puissante dans l’œuvre d’Eva Obodo, artiste nigérian qui expose pour la première fois seul en Europe. Intitulée « And We Hired a Carpenter to Patch the Cloth », cette exposition révèle une démarche singulière où le geste de tisser, d’envelopper, de lier, devient une métaphore profonde : recoudre les plaies de l’histoire et reconnecter symboliquement ce que le temps ou la violence ont fragmenté.

Né en 1963 au Nigeria, Eva Obodo vit et travaille à Nsukka, où il enseigne la sculpture à l’université. Héritier de la célèbre école de Nsukka, Obodo s’inscrit dans une tradition artistique moderniste africaine qui considère la matière elle-même comme un langage et un acte de résistance. Depuis 2008, il expérimente sans relâche le charbon, fil de cuivre et aluminium : des matériaux modestes, porteurs de mémoire et de sens, qu’il assemble, ficelle, transforme, pour leur conférer une force plastique et poétique inédite.

Son rapport à la matière est intime, presque charnel. Fils de mineur, Obodo a grandi à Enugu, une ville marquée par l’histoire douloureuse de l’extraction minière. Son père a survécu au massacre de 1949, lorsque les autorités coloniales britanniques ont tiré sur des mineurs nigérians en grève : un événement traumatique, souvent cité comme déclencheur du mouvement indépendantiste au Nigeria. En choisissant le charbon comme principal médium, l’artiste affronte cet héritage industriel, donnant à ses sculptures une profondeur à la fois personnelle et collective.

Le geste de l’artiste est répétitif, méticuleux. Dans son atelier, entouré d’assistants, Obodo trie, nettoie, purifie chaque fragment de charbon, qu’il lie ensuite à l’aide de fils de cuivre ou d’aluminium. Les œuvres, denses et vibrantes, révèlent des surfaces tissées, ponctuées de couleurs, de bandes d’acrylique, ou d’éclats de canettes recyclées. À travers cette patiente construction, Obodo transforme la matière brute en œuvres méditatives et organiques, où la répétition du geste rend hommage à la valeur du travail manuel et au temps long de la réparation.

L’exposition à AFIKARIS présente notamment Pickman, hommage aux mineurs d’Enugu et de toute l’Afrique, ainsi que Rush Hour, qui saisit la frénésie et le chaos des grandes villes du continent. Ces œuvres questionnent, sans didactisme, le coût humain et écologique de l’extraction des ressources naturelles, les séquelles du colonialisme extractif, la précarité du travail ou la déforestation. Mais elles ouvrent aussi un espace d’espoir, de survie, de renaissance : certains morceaux de charbon sont enveloppés comme des présents, gestes de soin et de préservation qui interrogent la mémoire, la transmission et la valeur.

Pour Obodo, chaque matériau possède un esprit, une capacité à raconter. La métaphore du raccommodage, au cœur de son travail, incarne cette philosophie : recoller, rafistoler, réparer — même de façon fragile et imparfaite — c’est déjà une forme de résistance et d’acte poétique face aux systèmes défaillants. Le titre de l’exposition, qui évoque l’absurdité d’engager un charpentier pour recoudre un tissu, souligne à la fois l’ironie et la créativité du quotidien africain : l’art de « patcher » pour avancer, malgré tout.

L’œuvre d’Obodo dialogue avec l’histoire, les drames et les renaissances d’un continent, mais aussi avec les questionnements universels sur la matière, le temps, la résilience et l’humain. Dans ses mains, le charbon, symbole d’exploitation, devient source de beauté, de mémoire et de méditation. Une exposition à découvrir absolument, pour qui souhaite comprendre ce que l’art contemporain africain a de plus singulier et de plus vibrant à offrir.

Informations pratiques

– Exposition : Eva Obodo, « And We Hired a Carpenter to Patch the Cloth »
– Dates : du 6 novembre 2025 au 3 janvier 2026
– Lieu : Galerie AFIKARIS, 7 rue Notre-Dame-de-Nazareth, 75003 Paris
– Horaires : mardi au samedi, 11h – 19h
– Entrée libre
– Plus d’informations : afikaris.com