Notre semaine culturelle africaine (21-28 novembre) débute avec Zamna Festival Égypte 2025 (21-22 novembre)

21/11/2025 – Patricia Bechard

Semaine vibrante pour la culture africaine sur plusieurs continents : expositions, festivals, débats, fêtes et hommages littéraires rythment Lagos, Paris, Bordeaux, Sharm el-Sheikh et Cape Town. Un tour d’horizon d’événements qui célèbrent la créativité, la diversité et l’innovation, tissant des liens entre mémoire, transmission et modernité.

Sharm El Sheikh accueille pour la première fois le mythique Zamna Festival les 21 et 22 novembre 2025. Deux nuits de musique électronique, entre mer et montagnes, qui rassemblent la scène internationale et célèbrent la diversité musicale dans un décor naturel grandiose.


Le célèbre Zamna Festival, né à Tulum au Mexique, pose ses valises sur le continent africain pour une édition inédite à Sharm El Sheikh, en Égypte. Rendez-vous du 21 au 22 novembre 2025, au cœur de la Khoroum Valley, une vallée spectaculaire bordée de montagnes abruptes et surplombant les eaux limpides de la mer Rouge. C’est là que se prépare l’un des événements électro les plus attendus de l’année, fidèle à l’esprit d’exigence artistique et d’expérience immersive qui a fait la réputation de Zamna sur la scène mondiale.

Pour cette première édition égyptienne, le festival aligne une programmation internationale d’exception : ARTBAT (Ukraine), Mind Against (Italie), MRAK (Tale Of Us), Luciano, Hugel, Fred Lenix, Charmeine, Maz (Brésil) côtoient la fine fleur de la scène régionale, de Vanco (Afrique du Sud) à Moeaike et Dish Dash (Arabie Saoudite). Le métissage est au cœur du projet, avec un focus sur les talents africains et afro-diasporiques, pour une immersion totale dans la diversité des sons électro : afro-tech, house, influences méditerranéennes et arabes, le tout porté par une ambiance cosmopolite et festive.

La scénographie de Zamna fait la différence : scènes montées à même le sable, jeux de lumière spectaculaires, installations artistiques et sound systems puissants. Le désert devient dancefloor, la mer Rouge offre une toile de fond magique, et le ciel étoilé de novembre promet des nuits hors du temps. L’expérience commence dès le 20 novembre avec des pré-parties exclusives dans les hôtels partenaires (Meraki, White Hills, Remal Beach) et se poursuit jusqu’au 23, avec l’after-party mythique à Ras Mohamed (Osprey), là où le désert rejoint la mer.

Un festival chic et accessible 

Au-delà de la musique, Zamna propose une expérience globale : plages de Sharm, bars, restaurants et activités nautiques en journée, puis, à la tombée de la nuit, la vallée s’embrase au rythme des DJ sets, dans une atmosphère élégante et inclusive. L’organisation veille à la sécurité et au confort de tous, avec navettes régulières, accès privilégié aux plages, équipes professionnelles et assistance permanente.

L’esprit Zamna, c’est aussi l’accessibilité : packages complets (hébergement dans des resorts haut de gamme, billets, transferts, accès pré/after-parties), trois formules (Regular, VIP, Backstage) à partir de 9 500 EGP (environ 240 €) – à réserver sur zamnafestival.com. Le nombre de places limité préserve l’ambiance sélect, sans sacrifier l’accueil chaleureux et la convivialité qui font la réputation du festival.

Sharm El Sheikh, reliée par avion à de nombreuses villes, est facilement accessible : une fois sur place, les festivaliers profitent de tous les services – restauration, boutiques, espaces chill, points d’info. Et pour profiter pleinement, il suffit de prévoir tenues légères, protections solaires et maillot de bain : climat doux et sec garanti, idéal pour danser jusqu’à l’aube sous les étoiles.

Enfin, Zamna s’affirme comme un manifeste pour la diversité et l’ouverture : en valorisant la scène africaine, arabe et méditerranéenne, le festival invite à vivre l’Égypte autrement, au croisement de la fête et de la découverte culturelle. Pour tous les passionnés d’électro et d’aventures inédites, Zamna s’impose comme la destination musicale de l’automne.

Informations pratiques

Dates : 21 et 22 novembre 2025 (festival), pré-party le 20 novembre, after-party le 23 novembre à Ras Mohamed
Lieu : Khoroum Valley, Sharm El Sheikh, Égypte – accessible en voiture, taxi ou navettes entre hôtels partenaires et site
Billets : réservation sur zamnafestival.com, formules Regular, VIP et Backstage à partir de 9 500 EGP (~240 €), incluant selon les packs : accès festival, transports, after-party
Hébergement : packages disponibles avec les hôtels partenaires (Meraki, White Hills, Remal Beach…)
Infos & inscription : site officiel Zamna Festival (zamnafestival.com) et réseaux sociaux (@zamnafestival)

L’art contemporain africain en résonance à Paris (jusqu’au 28 novembre)

Plongée dans l’art africain contemporain à Paris : l’exposition « Echoes of Repetitions » réunit trois artistes majeurs à The Bridge Gallery du 16 octobre au 28 novembre 2025, pour un dialogue vibrant entre mémoire, identité et création au cœur de la capitale.

The Bridge Gallery, nichée dans le 9ᵉ arrondissement de Paris, présente du 16 octobre au 28 novembre 2025 l’exposition « Echoes of Repetitions », un événement qui met en lumière la richesse et la diversité de la création contemporaine venue d’Afrique et de sa diaspora. Au cœur de cet accrochage, trois artistes singuliers : JC Bright (Nigeria), Dale Lawrence et Khanyi Mawhayi (Afrique du Sud) proposent une exploration sensible et puissante de la notion de répétition – qu’elle soit mémoire, héritage, rituel ou réinvention.

Le parcours de l’exposition invite à s’interroger sur la façon dont nos vies, nos histoires, nos identités se tissent à travers des gestes, des récits et des motifs qui reviennent, se transforment, ou se brisent. Par la peinture, la photographie ou l’installation, les artistes abordent aussi bien l’intimité de l’expérience individuelle que la portée universelle des traditions ou des mutations sociales. La scénographie épurée met en valeur des œuvres qui oscillent entre force du symbole et finesse du détail, chaque pièce dialoguant avec les autres pour créer un écho visuel et émotionnel.

Un pont entre Paris et l’Afrique créative

Dans cet espace baigné de lumière, le visiteur découvre d’abord les portraits vibrants de JC Bright, qui utilisent superpositions et jeux de textures pour questionner la mémoire collective, l’effacement et la résilience. Plus loin, Dale Lawrence déconstruit la narration classique, en jouant sur les répétitions visuelles et les variations, interrogeant ce qui fait continuité ou rupture dans l’histoire sud-africaine. Enfin, Khanyi Mawhayi propose des œuvres où les matières naturelles, les couleurs organiques et les motifs ancestraux s’allient pour évoquer les cycles rituels et les métamorphoses de l’identité.

Au-delà de l’exposition, The Bridge Gallery affirme son rôle de plateforme de dialogue entre artistes africains et européens. Les visiteurs, qu’ils soient amateurs d’art, collectionneurs ou simples curieux, sont invités à participer à des visites guidées, des ateliers et des rencontres avec les artistes, favorisant la médiation et l’échange autour des questions de mémoire, de créativité et de transmission. L’expérience se veut inclusive, ouverte à tous, et fait de Paris un carrefour vivant du renouveau artistique africain.

À travers « Echoes of Repetitions », la capitale française confirme son ouverture aux voix nouvelles du continent, et propose un regard inédit sur la modernité africaine : inventive, plurielle, engagée. Cette exposition est à la fois une invitation au voyage et une réflexion sur la manière dont l’art, en rejouant le passé, contribue à façonner l’avenir.

Informations pratiques

Dates : du 16 octobre au 28 novembre 2025
Lieu : The Bridge Gallery, 19 rue Louise-Émilie de la Tour d’Auvergne, 75009 Paris
Artistes : JC Bright (Nigeria), Dale Lawrence (Afrique du Sud), Khanyi Mawhayi (Afrique du Sud)
Horaires : à consulter sur le site officiel
Accès : métro Cadet ou Anvers, bus, parkings à proximité
Tarifs : entrée libre (sous réserve)
Infos & inscription : thebridgegallery.xyz et Instagram @thebridgegallery_

EWA 2025 : Lagos, la nouvelle capitale de la créativité (jusqu’ au 23 novembre)

Du 18 au 23 novembre 2025, Lagos devient le cœur battant des industries créatives du continent. Pendant six jours, la ville accueille la toute première Entertainment Week Africa (EWA) : une initiative ambitieuse où musique, cinéma, mode, tech et entrepreneuriat se rencontrent, sous le signe du partage et de l’innovation.

L’événement, évolution assumée d’Entertainment Week Lagos, porte haut les couleurs panafricaines. Organisé par la Livespot Foundation et l’agence créative Livespot360, EWA s’impose comme un carrefour incontournable pour connecter talents, investisseurs, décideurs et publics autour d’un thème fédérateur : « Close the Gap ». L’objectif ? Faire de Lagos le laboratoire de la créativité africaine, un lieu où toutes les frontières tombent pour laisser place à la collaboration.

Au centre du dispositif, le Livespot Entertarium s’affirme en hub créatif, relayé par de nombreux lieux emblématiques de la ville – cinémas, salles de concert, espaces culturels – pour accueillir une programmation foisonnante, pensée pour ne rien laisser de côté. EWA s’articule autour de six grands axes : musique, film & TV, mode, AI & tech, live production, entrepreneuriat. Chaque secteur bénéficie d’événements dédiés, conjuguant temps professionnels (panels, marchés, masterclasses, job fair) et rendez-vous grand public (concerts, projections, runway shows, soirées, pop-ups…).

Un laboratoire de l’innovation et des rencontres

Ce qui distingue EWA, c’est cette approche globale : conférences et panels côtoient les sessions de networking, les showcases d’artistes et créateurs, les ateliers d’apprentissage et les espaces de recrutement, dans une atmosphère aussi festive qu’inclusive. Le mot d’ordre : provoquer les connexions et faciliter l’accès à de vraies opportunités (financement, contrats, collaborations) pour tous les acteurs de l’écosystème, qu’ils soient jeunes pousses ou figures reconnues.

Le thème « Close the Gap » guide toute la programmation : l’ambition est de réduire les écarts d’accès, de financement et de visibilité, en misant sur la formation, l’émergence de nouveaux talents et la promotion de l’innovation. Les espaces Gen-Z Republik et Creators’ Hub sont entièrement pensés pour la jeunesse créative, tandis que « The Labspot » rassemble les masterclasses et ateliers métiers, pilotés par des experts du business, de la production, du marketing, du droit ou des technologies (XR, streaming, intelligence artificielle…).

Côté musique, le « EWA Music Camp » propose un véritable laboratoire pour producteurs, beatmakers, auteurs et ingénieurs du son : une semaine d’immersion sur des projets internationaux, ponctuée de concerts, de showcases (Turn Up Lagos Concert Series) et du Livespot X Festival, en présence d’artistes majeurs, de labels et de superviseurs musicaux.

Dans le champ audiovisuel, le « EWA Content Festival » multiplie projections, avant-premières, panels industrie, Q&A avec les réalisateurs et marché pour producteurs, plateformes et acheteurs (TV, streaming, digital). Un accent est mis sur la jeune génération de créateurs digitaux, web séries et formats courts, reflet de la vitalité des contenus africains sur la scène internationale.

Pour les entrepreneurs, la « Deal Room » propose un accélérateur sur trois jours : coaching, construction du business model, conseils juridiques et pitch devant investisseurs, avec, à la clé, un fonds d’amorçage de 25 millions de nairas pour soutenir les projets émergents les plus prometteurs.

Le « Creative Job Fair » facilite la rencontre entre jeunes professionnels, techniciens, agences, médias et recruteurs, avec de nombreux espaces de networking prévus tout au long de la semaine (lounges, meetups, cocktails, sessions de matchmaking) pour multiplier les occasions de créer des liens solides.

L’EWA joue aussi la carte de l’accessibilité : de nombreux événements sont gratuits, accessibles sur inscription en ligne, tandis que cérémonies, concerts, runway shows, after-parties et soirées stand-up « Jokes n Jollof » sont ouverts à tous, avec une forte visibilité sur les réseaux sociaux pour s’informer et s’inscrire facilement.

L’EWA s’adresse à tous les profils : professionnels aguerris, jeunes créatifs, entrepreneurs, investisseurs, étudiants ou simples passionnés de la culture africaine. Lagos se prépare ainsi à accueillir le meilleur de la créativité continentale, pour une semaine de découvertes, de rencontres et d’expériences qui font bouger les lignes.

Informations pratiques
Dates : du 18 au 23 novembre 2025 (6 jours)
Ville : Lagos (Nigéria), Livespot Entertarium (lieu principal) et autres espaces partenaires
Accès : événements gratuits sur inscription en ligne, autres payants (billetterie / RSVP via le site officiel et Tix Africa)
Public visé : pros et aspirants des industries créatives, investisseurs, passionnés de culture africaine
Plus d’infos et inscription : site officiel Entertainment Week Africa et Instagram (@entweekafrica)

Capetown : l’exposition qui secoue l’art contemporain africain au Zeitz MOCAA (20 novembre 2025- 4 octobre 2026)

Le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa inaugure, du 20 novembre 2025 au 4 octobre 2026, l’exposition majeure « Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted », une plongée puissante dans l’art politique, social et sensoriel de l’artiste américaine Cauleen Smith. Un rendez-vous incontournable à Cape Town, au cœur du prestigieux waterfront, qui interroge les imaginaires, renverse les certitudes et offre un panorama inédit de l’art engagé issu des mondes africains et afro-diasporiques.

Le Zeitz MOCAA, plus grand musée d’art contemporain africain au monde, consacre ses vastes galeries à une exposition immersive qui explore la justice sociale, la mémoire collective et les imaginaires de libération. Dans ce silo industriel reconverti en cathédrale d’art, l’artiste déploie installations vidéo, sculptures, œuvres textiles et environnements lumineux qui questionnent les formes de domination, tout en ouvrant des espaces d’empathie, de douceur et de réparation. Cette ambivalence – troubler les puissants, apaiser les vulnérables – structure toute la proposition artistique.

Pour cette exposition inédite en Afrique, Cauleen Smith articule une série d’œuvres qui mêlent pratiques méditatives, revendications politiques et célébration des cultures noires. Inspirée par les traditions spirituelles afro-américaines, les luttes panafricaines et les rituels de résistance, Smith invite le visiteur à entrer dans un espace de réflexion, de confrontation et de transformation. Les thématiques abordées – réparation historique, écologie politique, violences institutionnelles, solidarités diasporiques – s’inscrivent pleinement dans les grandes préoccupations contemporaines du continent et de la diaspora.

La scénographie du Zeitz MOCAA offre une expérience totale : les salles cylindriques du bâtiment, les jeux d’ombre dans le béton brut, les volumes monumentaux et les puits de lumière naturels créent un parcours sensoriel unique. Certaines installations enveloppent le visiteur dans des projections à 360°, d’autres dans des ambiances sonores méditatives. Le musée fait dialoguer les matériaux – textiles imprimés, papiers découpés, objets rituels, films expérimentaux – avec l’architecture spectaculaire du silo, créant un véritable théâtre visuel.

Une exposition manifeste, au carrefour de l’art, de la mémoire et de la justice
Au‑delà de l’esthétique, « Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted » se veut un geste politique. L’exposition questionne les rapports de pouvoir, interroge nos manières de ressentir le monde, et revendique l’importance de l’art comme espace de guérison collective. Le Zeitz MOCAA, qui s’affirme depuis son ouverture comme plateforme centrale des arts africains contemporains, prolonge ici sa mission : soutenir les voix engagées, diversifier les récits, mettre en lumière des artistes dont les œuvres transforment nos perspectives.

Entre œuvres militantes et propositions contemplatives, Cauleen Smith renouvelle les langages visuels du musée : le visiteur oscille entre inconfort nécessaire et réconfort bienvenu, entre provocation et douceur. Une invitation à penser autrement, à ressentir davantage et à s’ouvrir aux récits pluriels qui traversent l’Afrique et ses diasporas.

Cape Town, point de rencontre international

Situé dans l’un des lieux culturels les plus dynamiques d’Afrique australe, le Zeitz MOCAA accueille un public international attiré par l’effervescence artistique de Cape Town. La ville, accessible par de nombreuses liaisons aériennes, offre un cadre exceptionnel : plages, montagnes, restaurants, design contemporain et scène artistique en pleine expansion. L’exposition s’étend sur près d’un an, permettant aux visiteurs et aux amateurs d’art de découvrir ou redécouvrir le musée à leur rythme, dans un contexte de renouveau créatif constant.

Une expérience culturelle riche, accessible et engagée
Le musée propose également :
– visites guidées quotidiennes
– ateliers et rencontres avec des artistes
– cycles de cinéma liés à l’exposition
– espaces de médiation pour tous les publics

L’objectif est clair : créer un espace où l’art devient outil de dialogue, d’éducation et d’inspiration. Avec « Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted », le Zeitz MOCAA signe l’un de ses temps forts de l’année 2025‑2026, accessible, ambitieux et profondément ancré dans les réalités contemporaines.

Information pratiques

Dates : 20 novembre 2025 – 4 octobre 2026
Lieu : Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA), V&A Waterfront, Cape Town, Afrique du Sud
Horaires : tous les jours de 10h à 18h (dernière entrée 17h30)
Billets : environ R 265 pour les adultes ; gratuit pour les moins de 18 ans
Accès : taxis, bus MyCiTi, parking au V&A Waterfront
Site officiel & infos : zeitzmocaa.museum + réseaux sociaux (@zeitzmocaa)

Le maninka sous la Première République guinéenne à Bordeaux (28 novembre)

Le 28 novembre à Bordeaux, une table ronde unique invite à explorer le rôle du maninka dans l’histoire politique, linguistique et culturelle de la Guinée indépendante. Chercheurs, linguistes et spécialistes se penchent sur l’impact de cette langue dans la construction d’identités et de mémoires ouest-africaines.

À l’aube de son indépendance en 1958, la Guinée se lance dans une expérience politique novatrice, portée par la volonté de s’affranchir des héritages coloniaux. Sous la présidence d’Ahmed Sékou Touré, la Première République guinéenne pose les bases d’un État souverain où les langues nationales, jusque-là reléguées à la sphère familiale ou communautaire, sont propulsées au centre de la vie publique et des politiques éducatives. C’est dans ce contexte que le maninka, langue majeure de la région mandingue, s’impose comme l’un des symboles de cette renaissance culturelle et politique.

Langue véhiculaire, outil de mobilisation populaire, support d’alphabétisation, mais aussi creuset d’expression artistique et littéraire, le maninka irrigue la vie guinéenne bien au-delà des frontières du pays. Sa diffusion s’étend au Mali, à la Côte d’Ivoire, à la Gambie ou encore au Sénégal, où il participe à la circulation d’histoires, de traditions orales et de formes musicales. La table ronde bordelaise s’attache à comprendre comment cette langue, au cœur des dynamiques mandingues, devient un levier d’appartenance et d’innovation pour des générations entières.

Quand le politique rencontre la mémoire 

La Première République guinéenne (1958–1984) incarne une période de transformations profondes : affirmation du pouvoir central, projets d’industrialisation, bouleversements sociaux et expériences inédites en matière de politique linguistique. Le choix de valoriser les langues africaines dans l’administration, l’éducation et la communication politique traduit la volonté de rompre avec la domination culturelle et linguistique du colonisateur.

Durant cette période, le maninka et d’autres langues nationales deviennent des outils majeurs pour mobiliser la population, structurer les discours politiques et créer de nouveaux espaces d’expression populaire. Les chercheurs invités à la table ronde reviendront sur les méthodes d’alphabétisation de masse, la promotion de la littérature orale, la montée en puissance des radios nationales et l’essor d’une production culturelle en langues locales.

L’histoire de la Première République guinéenne, marquée par une indépendance “non alignée”, la centralisation du pouvoir, l’exil d’intellectuels et la recomposition identitaire, a des conséquences directes sur la place du maninka dans l’espace public. Les politiques éducatives, souvent pionnières à l’époque, posent la question du statut des langues africaines face à la mondialisation et aux pressions pour l’uniformisation linguistique. Les intervenants s’interrogeront sur la vitalité actuelle du maninka, ses nouveaux usages dans la musique, les médias, la recherche ou les diasporas, et sur la façon dont il façonne l’imaginaire collectif et la transmission intergénérationnelle.

Cette rencontre est aussi l’occasion de discuter des liens entre histoire politique, mémoire et construction identitaire. Comment la période de la Première République est-elle racontée aujourd’hui ? Quels sont les récits dominants, ceux qui émergent ? Quel rôle jouent les langues, et en particulier le maninka, dans le travail de mémoire, la transmission orale et la préservation du patrimoine culturel mandingue ? À travers la circulation des traditions orales, les passerelles linguistiques entre maninka, bambara, dioula ou autres langues mandé, se dessine un espace culturel transfrontalier où l’histoire s’écrit et se partage de mille façons.

Organisée à l’initiative de chercheurs bordelais, de spécialistes de l’Afrique de l’Ouest et de membres de la diaspora guinéenne, la table ronde propose un espace de dialogue ouvert. Théories, études de cas, échanges avec le public et présentation de travaux récents rythmeront la journée. L’objectif est aussi bien scientifique que pédagogique : donner des clés pour comprendre la trajectoire guinéenne, valoriser les langues africaines et encourager une approche pluridisciplinaire et comparée des réalités ouest-africaines contemporaines.

Un événement qui rappelle que les langues ne sont jamais de simples outils de communication, mais bien des acteurs de l’histoire, du pouvoir et de la mémoire. Comprendre le passé de la Guinée à travers le prisme du maninka, c’est aussi imaginer l’avenir de la diversité linguistique et culturelle en Afrique de l’Ouest.

Informations pratiques
Date : 28 novembre
Lieu : Bordeaux, France (espace universitaire ou culturel précisé par les organisateurs)
Thématique : histoire de la Première République guinéenne, politiques linguistiques, place du maninka en Guinée et en Afrique de l’Ouest
Public : étudiants, chercheurs, diasporas, passionnés d’histoire africaine et de linguistique
Accès : entrée libre sur inscription selon modalités communiquées par les organisateurs
Plus d’informations : programme détaillé disponible sur les canaux institutionnels et universitaires associés à l’événement

Club Tropicalia à Paris : la nuit où l’Afrique fait danser la capitale

Le 28 novembre 2025, Paris vibre au rythme des musiques afro-urbaines et tropicales avec une nouvelle édition de Club Tropicalia. DJs, collectifs et clubbers s’emparent du 11ᵉ arrondissement pour une nuit métissée, solaire et résolument festive.

Quand la capitale française se transforme en dancefloor aux couleurs de l’Afrique, des Caraïbes et de l’Amérique latine, cela donne Club Tropicalia ~ Urban Tropical Vibes Party, un rendez-vous nocturne incontournable pour tous les amateurs de sons chauds et de cultures métissées. Organisée au Punk Paradise (44 rue de la Folie-Méricourt), cette soirée s’impose comme un repaire des aficionados d’afrobeats, d’amapiano, de house et de rythmes caribéens, mais aussi comme un espace de rencontre et de fête où l’inclusion et la diversité sont au cœur de la programmation.

La force de Club Tropicalia, c’est son identité musicale affirmée : la soirée met en lumière les styles en plein essor issus du continent africain et de sa diaspora, de l’afrohouse nigériane et ghanéenne à l’amapiano sud-africain, en passant par le kuduro angolais ou les vibes caribéennes et brésiliennes. Les platines sont confiées à des collectifs pointus comme Groovalizacion, véritables ambassadeurs de la scène globale, mais aussi à DJ Spark, DJ Cucurucho et d’autres invités capables de faire voyager le public de Lagos à São Paulo ou Kingston en un seul set.

Danser, s’ouvrir, se retrouver : l’esprit Club Tropicalia

Mais Club Tropicalia ne se limite pas à la musique. Ici, l’expérience se veut inclusive, festive et décomplexée. La soirée attire un public varié : jeunes de la diaspora afro-parisienne, amoureux de la world music, curieux venus explorer la nouvelle vague afro-urbaine, ou clubbers aguerris à la recherche de découvertes et de mix inédits. L’ambiance est décontractée : on danse, on échange, on partage autour d’une passion commune pour la diversité musicale.

La scénographie du Punk Paradise, repaire bien connu des nuits parisiennes, se transforme pour l’occasion en véritable cocon tropical, avec lumières colorées, décors immersifs et une énergie contagieuse. Sur la piste, les frontières tombent : afrobeats et afrohouse côtoient reggaeton, baile-funk, latin beats et tropical vibes, créant une mosaïque sonore irrésistible. Ici, pas de hiérarchie entre les genres ni de cloisonnement : chaque beat est une invitation à la danse et au voyage.

Venir à Club Tropicalia, c’est l’occasion d’explorer toute la vitalité de la scène afro-urbaine, devenue aujourd’hui l’un des courants majeurs de la nuit mondiale. On y découvre des sets sans temps morts, pensés pour faire vibrer la piste jusqu’à l’aube, et l’on plonge dans une expérience clubbing inclusive, loin des codes figés, où chacun peut s’exprimer librement et trouver sa place. C’est aussi le cadre idéal pour multiplier les rencontres, partager des moments forts et se laisser emporter par l’énergie d’un des quartiers les plus animés de Paris, au cœur du 11ᵉ arrondissement.

L’événement est ouvert à tous, à partir de 18 ans, avec une billetterie accessible (8 € en prévente, 10 € sur place). L’entrée se fait dès 23h, et la fête bat son plein jusqu’à 5h du matin. Accès facile par métro Oberkampf, Parmentier ou Saint-Ambroise. La convivialité, la diversité des publics et la chaleur de la programmation font de Club Tropicalia un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui souhaitent célébrer les musiques du monde, danser sans frontières et s’immerger dans l’énergie afro-tropicale.

Informations pratiques
Date : vendredi 28 novembre 2025
Lieu : Punk Paradise, 44 rue de la Folie-Méricourt, 75011 Paris
Horaires : de 23h à 5h
Tarifs : 8 € en prévente, 10 € sur place (événement +18 ans)
Accès : métro Oberkampf, Parmentier, ou Saint-Ambroise
Ambiance : festive, urbaine, tropicale et inclusive
Infos et billetterie : shotgun.live / dice.fm

Hommage à Valentin Kimoni Iyay : l’héritage vivant d’une littérature de résistance

Un demi-siècle après la publication de « Destin de la littérature négro-africaine ou problématique d’une culture », un collectif d’enseignants et de chercheurs rend hommage à Valentin Kimoni Iyay, figure essentielle de la pensée littéraire africaine. Un ouvrage anniversaire met en lumière sa vision pionnière et son combat pour la dignité culturelle du continent.

Publié en 1974, « Destin de la littérature négro-africaine » est longtemps resté un texte fondateur, devenu rare mais incontournable dans l’histoire des études africaines francophones. En 2024, sous la direction de Cesar Mawanzi, une équipe d’universitaires congolais réactualise le débat à travers un ouvrage collectif, à la fois hommage intellectuel et réflexion sur la portée contemporaine des idées de Kimoni. Cet anniversaire n’est pas qu’une commémoration : il s’agit aussi d’un appel à transmettre, préserver et questionner l’héritage littéraire africain à l’heure de la mondialisation et des mutations identitaires.

Kimoni Iyay, docteur ès lettres de l’Université de Fribourg, est reconnu pour avoir posé les bases d’une lecture critique et décolonisée de la littérature africaine. Professeur à l’Institut Supérieur Pédagogique de Kikwit, directeur, recteur, il fut aussi chercheur infatigable et auteur prolifique, publiant « Poésie de la Négritude : Une manière de lire » (1985) et « Ligues, Revues et Poésie nègre » (2011). Son parcours, partagé entre la RDC et la Suisse, témoigne d’une ouverture rare : à la croisée de l’histoire, de la philologie, de la théologie et de la pédagogie, il a œuvré toute sa vie pour faire reconnaître la force créatrice des cultures africaines.

Litta pensée vivante de Kimoni

L’œuvre de Kimoni se distingue par sa dimension militante. « Destin de la littérature négro-africaine » interroge d’abord la capacité de la littérature à s’ériger en outil d’émancipation face aux héritages de domination, d’humiliation et d’exclusion forgés par la colonisation. Kimoni défend l’idée que la littérature africaine ne se contente pas de refléter la réalité sociale : elle invente des langages de résistance, forge une conscience collective, renverse les discours oppressifs et offre à l’homme noir une nouvelle dignité dans l’histoire.

Au cœur de sa réflexion, la poésie nègre incarne le lieu par excellence d’une réappropriation identitaire. Kimoni analyse la bascule entre les représentations coloniales – comme celle de Prosper Mérimée, pour qui le personnage noir est condamné à l’aliénation – et le renversement opéré par Aimé Césaire, qui fait du héros noir l’emblème de la liberté et de la reconquête de soi. Ce mouvement de déconstruction et de réinvention est, selon Kimoni, fondamental pour affranchir la littérature africaine des carcans occidentaux et pour ouvrir la voie à une véritable modernité créole, affranchie et universelle.

La portée de son travail ne s’arrête pas à la littérature. Kimoni invite à repenser le rapport aux langues africaines, à la transmission orale et à la mémoire collective : la littérature devient un espace vivant de dialogue entre générations, d’actualisation des héritages et de confrontation avec les défis contemporains. C’est dans cette perspective que le collectif dirigé par Cesar Mawanzi propose de relire « Destin de la littérature négro-africaine » : en interrogeant le passé, mais surtout en nourrissant la réflexion sur l’avenir des lettres africaines dans un monde globalisé.

Ce nouvel ouvrage, rédigé à plusieurs voix, revient sur le contexte de publication du texte original, son impact dans le champ académique et sa capacité à inspirer de nouvelles lectures, au Congo comme dans toute l’Afrique et sa diaspora. Il montre aussi l’actualité du combat intellectuel de Kimoni face à la persistance des stéréotypes, aux formes renouvelées de domination et à l’urgence de défendre l’autonomie culturelle du continent.

En remettant à l’honneur la pensée de Kimoni Iyay, ce travail collectif rappelle que la littérature n’est pas une simple affaire d’érudition ou de nostalgie. Elle reste, pour les écrivains, enseignants, chercheurs et lecteurs d’aujourd’hui, un levier de transmission, d’innovation et de résistance, au service d’une Afrique critique, fière de son histoire et résolument tournée vers l’avenir.

Informations pratiques
Titre : Destin de la littérature négro-africaine ou problématique d’une culture
Collectif dirigé par : Cesar Mawanzi
Hommage à : Valentin Kimoni Iyay
ISBN : 979-10-203-7719-7
Format : 15 x 21 cm, 362 pages
Prix : 26,00 €
Éditeur : Éditions Baudelaire
Distribution librairies : Hachette Distribution (Dilicom), Éditions Baudelaire