Rached Gannouchi, l’homme qui a trahi la révolution tunisienne  

26/02/2021 – La redaction de Mondafrique

Ezzeddine Ben Hamida estime que le  leader islamiste tunisien, Rached Ghannouchi, aura fait un grand mal à la Tunisie. À Mondafrique où nous ne partageons pas tous ce jugement sévère, nous sommes heureux de publier cette libre opinion d’un observateur engagé.

La crise institutionnelle que traverse la Tunisie, oppose durement le président Tunisien KaïesSaïed, élu au suffrage universel direct, et le Chef du gouvernement Hicham Mechichi, inconnu du grand public jusqu’en février 2020 et qui doit sa mise sur orbite à Nadia Akachadirectrice du Cabinet du président. Cette impasse politiquea mis en effet à nu les intrigues de certains responsables du mouvement Ennahdha, comme NourdineBhiriou encore Abdelkarim Harouni et surtout le machiavélisme de son chef de file, monsieur R. Gannouchisans oublier les trahisons et les cabales qui caractérisent l’atmosphère politique dans l’hémicycle.

Reniements successifs

Monsieur Gannouchis’en est toujours sorti !Déjà, dans les années 80, il s’est réfugié en Angleterrealors que ses compagnons de route Ali Larayadh et Hamadi Jbelisont restés dans les geôles du Général BEN ALI. Ils ont échappé de peu à la corde de leur bourreau. Nombreux ceux ayant laissé leur vie sous la torture et les atrocités des anciens tortionnaires de Bourguiba et son successeur

Avant les élections législatives de 2019, monsieur Gannouchiaffirmait haut et fort, à tous ceux qui veulent l’entendre, qu’il ne fera jamais alliance avec Nabil Karoui, le magnat de la télévision en Tunisie, écrouédepuis quelques mois pour blanchiment d’argent, faux et usage de faux.

Nomadisme politique

“Machiavel le tunisien préside aujourd’huil’Assemblée des représentants du peuple (ARP)grâce aux voix de KalbTounes, le parti de monsieur KarouiAvec le recul, on s’aperçoit que monsieur Gannouchia magistralement planifié son ascension. Il s’est débarrassé peu à peude tous les ténors de son mouvement qui pourraient lui faire de l’ombre.

Son dernier coup de maître est d’avoir convaincu AbdelfathMourou, cet avocat de Tunis qui fut le co-fondateur du mouvement islamiste tunisie,  de mener la bataille des Présidentielles.Il l’a ainsi envoyé au casse-pipe, en sachant pertinemmentqu’il allait lamentablement échouer. Le malheureux ne s’est même pas qualifié au second tour

La dernière proie de “sidiChikh (le sage) comme il apprécie qu’on l’appelle,est Hichem Mechichi,le chef du gouvernement qui s’est laissé embobiner en se détournant de son premier mentor, le Président KaïesSaïedDésormais, le divorce entre ces deux là est définitivement consommé. Monsieur Mechichiest devenu un boulet pour tout l’ARP. Les rumeurs sur son éviction par le vote d’une motion de censure et la désignation d’un autre Chef de gouvernement enflent. Pour certains, ses jours sont même comptés.

Dans ces conditions, ne serait-il pas plus judicieuxd’appeler à des élections anticipées à l’instar de l’Algérie. Nous en avons formulé d’ailleurs ce vœu depuis longtemps. L’Assemblée des Représentants du Peuple n’est plus en effet représentativeLes députés, au lieu de s’occuper de l’examen des lois pour encourager la création d’emplois et abroger toutes celles qui entravent la croissance et la liberté d’entreprendre, passent leur temps à la lecture des injonctions les plus saugrenues, aberrantes, voire insolites et farfelues, du premier marchand de tapis que la politique a transformé, par un concours de circonstances, en élu de la République.