Emirats arabes unis, vers un nouveau scandale des Dubaï Papers

28/03/2019 – La redaction de Mondafrique

Les Emirats arabes unis (EAU) qui reçoivent les modestes économies des oligarques algériens n’en sont pas à leur premier essai en matière de gestion des flux financiers opaques à travers le monde.

Le fantôme de la BCCI (Bank of Credit and Commercial International) se profile de nouveau  à l’ombre de l’activité des établissements bancaires des Émiratis à travers le monde. La BCCI, une banque privée domiciliée au Luxembourg et fondée en 1972 par Agha Hassan Abidi, défraya la chronique à travers les scandales Enron, Parmalat. Sans parler de la suspicion de blanchiment de trafic de drogue, des activités d’espionnage et du financement d’opérations subversives. Autant de domaine où la BCCI a excellé. Au point où la Banque d’Angleterre s’est trouvée dans l’obligation d’intervenir, durant l’été 91, pour donner un coup d’arrêt final pour protéger les 120000 déposants britanniques.

Les fonds souverains, l’arme de guerre financière

Les établissements bancaires émiratis actuels évoluent aujourd’hui dans des économies ouvertes, où la mondialisation et son corollaire, le libre-échange, affectent tous les domaines. La force de frappe des EAU repose sur leurs trois fonds souverains qui leur servent de vecteur économique, diplomatique, géostratégique, et parfois militaire comme au Yémen et en Libye. .

  1. Le premier, MEIA (Moubadala Emirates Investment Authority),  créée en 1984, sur les fonds de l’IPIC (International Petroleum Investment Company) d’Abou Dhabi, développée à partir de 2002 afin de continuer à diversifier l’économie. Ce fond s’est prospéré en investisseur actif dans le monde entier et dans divers secteurs d’activités.
  2. le second ADIA (Abou Dhabi Investment Authority), fondé en 1976, il a joué un rôle déterminant dans la crise de 2008, grâce à ses 800 milliards de ses fonds investis dans toutes les classes d’actifs.75% de de ses fonds actifs sont placés en Europe et en Amérique du nord, le reste est diversifié sur les pays émergents.
  3. Al Moubadala Abou Dhabi, dépend entièrement de l’émir Mohamed Bin Zayed. Avec ses 300 milliards de dollars, il lorgne sur les économies asiatiques visant les transferts de technologie afin de faire de l’émirat un pôle attractif dans les domaines de l’aéronautique, l’énergie, hôtellerie et tourisme, mais aussi dans les groupes d’investissement comme Carlyle et GE et d’autres groupes du secteur capital Risque et capital investissement.

Les EAU, une pieuvre financière

Les EAU ne se contentent pas seulement des réserves de ces fonds souverains, ils disposent également d’une multitude d’établissements bancaires offrant des services et une garantie maximale de protection. Ainsi, depuis la crise des Subprimes de 2008, une politique de lutte contre la fraude fiscale et le blanchiment d’argent sale est opérée à l’échelle planétaire sous l’impulsion de l’OCDE. Les EAU n’obéissent guère aux nouvelles règles émises dans la mesure où ils ne croient guère à la possibilité de sanctions à leur encontre. Or le 12 mars dernier, l’EAU furent intégrées sur la liste EU des paradis fiscaux au même titre que Barbados, Bermuda, les Iles vièrges et Marshal, Guam, Samoa…… etc.

Depuis 2012, les banques émiraties sont devenues le réceptacle de l’argent sale de la corruption qui sévit dans les pays arabes et africains. Pour combien de temps encore?