Mondafrique est toujours censuré en Algérie

26/02/2020 – La redaction de Mondafrique

La population algérienne ne pouvait plus accéder au site Mondafrique dans un pays classé par RSF au 141eme rang mondial en termes de liberté de la presse

De nombreux titres de presse, dont désormais Mondafrique, n’ont plus droit de cité en Algérie. L’accès aux informations de notre site est juste impossible, du moins ces derniers jours.

Cette situation est d’autant plus regrettable que notre site connait aujourd’hui une réelle visibilité en Algérie où près de 842000 visiteurs étaient recensés pour l’année 2019, soit 35% du total de nos internautes

Voici le nombre officiel de visiteurs par pays pour l’ensemble de l’année 2019.

1. France 895 560 38,22 %

2. Algeria 842 938 35,97 %

3. Tunisia 110 649 4,72 %

4. Morocco 64 818 2,77 %

5. Canada 52 903 2,26 %

6. United States 38 702 1,65 %

7. Gabon 24 882 1,06 %

8. United Kingdom 24 180 1,03 %

9. Mauritania 22 823 0,97 %

10. Belgium 22 434 0,96 %

La 141 eme place

En 2019, l’ONG Reporter Sans Frontières a classé l’Algérie à la 141e place au classement mondial de la liberté de la presse. Mondafrique est loin d’être le seul media censuré en Algérie.

L’argument le plus souvent avancé par les autorités algériennes est le risque de désinformation que fait courir à la stabilité du pays des réseaux liés aux anciens services du DRS. Dans le cas de Mondafrique, qui a toujours dénoncé le role pervers et néfaste de la police politique algérienne, du moins jusqu’à l’éviction en 2015 de son chef, le général Toufik, ce grief n’a évidemment aucune raison d’être.

Internet sous controle

En fait et comme ce fut toujours le cas en Algérie, le pouvoir militaire qui reste le maitre des élégances politiques dans ce pays ne supporte pas la moindre tète qui dépasse et censure allègrement les medias qui lui déplaisent tout en se gardant bien démettre la moindre protestation contre des contenus qui lui sembleraient faux ou diffamatoires. Ces pratiques occultes qui n’ont fait que se renforcer depuis les premières mobilisations populaires de février 2019 se développent dans le plus grand mépris des droits élémentaires de la presse.

Plus généralement, le ralentissement du débit sur Internet, notamment en fin d’après midi, empêche de nombreux Algériens d’accéder aux sites d’information, sans que cette censure déguisée ne soit affichée par le pouvoir algérien.

Une presse muselée

Pour Souhaieb Khayati, responsable du bureau Afrique du Nord de l’association RSF, le pouvoir algérien a toujours été virulent à l’égard des journalistes. Mais la situation est en train d’empirer de jour en jour.

« C’est leur quotidien, les suspensions et les arrestations font partie du quotidien du journalisme en Algérie. La méfiance envers les journalistes y est la règle. Encore plus envers les correspondants des médias étrangers et des journalistes étrangers. Tout ça n’est pas exceptionnel. C’est les pratiques, cette attitude très agressive envers les journalistes et les médias qui caractérisent les autorités algériennes. Avec le Hirak, il est vrai que cette agressivité s’est transformée en volonté de museler tout média et tout journaliste indépendant.  »

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