Les proches de Brice Oligui Nguema ont détourné les comptes des Bongo

03/12/2024 – Jocksy Andrew Ondo-Louemba

Si le sort réservé à l’épouse d’Ali Bongo, Sylvia Bongo, et à son fils est peu enviable, les fonds conservés dans ses comptes ont été saisis puis détournés par des proches de l’actuel chef d’état gabonais, Brice Oligui Nguema

Durant leur « détention », Sylvia et Noureddine Bongo ont été contraints selon nos informations, sous la torture ou la menace d’une arme, de céder les codes des comptes qu’ils détenaient. Ainsi, la quasi totalité des comptes bancaires appartenant à Sylvia Bongo et à sa famille (Ali Bongo, Noureddine Bongo et d’autres membres de leur entourage) a été vidée. Contrairement à ce qui se fait dans une procédure judiciaire normale, cet argent n’a pas été saisi par les autorités judiciaires ni placé sous séquestre à la Caisse des dépôts et consignations, comme l’exige la loi. Selon nos multiples informations, cet argent aurait été détourné par de nombreux officiers de l’armée gabonaise, notamment des membres de la Garde républicaine proches de l’actuel chef de l’État gabonais, Brice Oligui Nguema.

Sous la torture, Noureddin, Sylvia, Jalil et Bilal Bongo ont été contraints à signer, cession de leurs biens. Des ordres de virement blanc pour des comptes bancaires dans les  banques locales (BGFI et Attijariwafa Bank ) ont été obtenus  permettant ainsi le siphonage complet de leurs comptes bancaires au bénéfice là aussi de tierces personnes.

Cette affaire rappelle le sort des valises de billets de banque présentées au lendemain du coup d’État au Gabon, dont la destination finale reste à ce jour inconnue et dont l’origine est vivement contestée par les avocats de la famille d’Ali Bongo. 

Biens immobiliers détournés

Les biens immobiliers du clan Bongo ont été détournés également. Les bureaux autrefois occupés par Sylvia Bongo se sont retrouvés sous le contrôle de la seconde épouse de Brice Oligui Nguema. Les propriétés appartenant à la famille d’Ali Bongo ont été massivement ciblées par des actes de pillage et de détournement. Les restaurants et bureaux de Mayena, propriété de Noureddin Bongo situés au Pont de Gué-Gué, ont été pillés, et le terrain a été illégalement approprié. De même, le terrain adjacent à Mayena a été volé, et un particulier y développe désormais un projet privé. La maison Noura, où Ali Bongo résidait lorsqu’il était ministre, a également été saisie, tout comme la maison à la Pointe, construite par Ali Bongo dans les années 2000, qui a été pillée et est maintenant régulièrement utilisée pour recevoir des « invités du Palais ». La Villa Palmeraie, construite par Omar Bongo et léguée à son fils Ali, récemment habitée par Noureddin et sa famille, a été saccagée marquant une autre appropriation forcée des biens de la famille.

Pillage de voitures de montres et cambriolages… d’oiseaux rares

De plus, que sont devenues les voitures d’Ali Bongo, parmi lesquelles figuraient de nombreux supercars (Ferrari, Aston Martin, etc.), embarquées par des militaires sans aucune formalité ? Même question pour ses montres dont certaines héritées de son père Omar Bongo.

Récemment, la résidence d’Ali Bongo a été cambriolée, et ses oiseaux rares ont été volés. La liste de ces volatiles est impressionnante : perroquets, flamants roses, inséparables, loris, aras, ainsi qu’un touraco et un kéa — ce perroquet montagnard qui ne vit qu’en Nouvelle-Zélande — ont disparu des jardins de la résidence privée de l’ancien chef de l’État, pourtant solidement gardée par des hommes de la Garde républicaine et près d’une dizaine de véhicules blindés.

Selon nos informations, une ancienne ministre d’Ali Bongo, jadis proche de Sylvia Bongo mais désormais fidèle à Brice Oligui Nguema, aurait souhaité s’emparer des volatiles au motif qu’ils seraient la propriété de l’État gabonais et qu’ils devaient lui revenir en tant que… ministre du même État. Face à une opposition ferme d’Ali Bongo, il semble que des moyens non conventionnels, voire illégaux, aient été employés pour « saisir » ces oiseaux…

Gabon – Sylvia Bongo maltraitée, Nourredine Bongo torturé