Le rapport « Afrique » de Bruno Fuchs, un pavé dans la macronie!

21/11/2023 – La redaction de Mondafrique

Alors que l’Assemblée devrait débattre ce mardi soir de la politique africaine de la France -une fois n’est pas coutume-,le rapport du député de la majorité, Bruno Fuchs (Modem), ne fait pas l’unanimité dansles rangs des macronistes

Présenté en commission des Affaires étrangères de l’Assemblée le 8 novembre, le rapport d’information de Bruno Fuchs, député du parti centriste,   a été perçu par les députés « Renaissance », le mouvement d’Emmanuel macron, comme trop critique de la politique africaine d’Emmanuel Macron, au point de s’abstenir lors du vote. Ce rapport se contente pourtant de quelques constats d’évidence, comme d’expliquer que « la France agit encore, en Afrique francophone, comme si elle se trouvait dans son ancien pré-carré, perpétuant des attitudes et des réflexes dépassés et clairement contre-productifs » (p.112).

Un vieux fond colonialiste

Il este que certains passages, note justement l’association Survie,  recèlent d’un vieux fond de sauce colonialiste qui imprègne encore la vie politique et diplomatique en France dès qu’il s’agit de l’Afrique. Il faut savoir qu’une une règle non écrite veut encore aujourd’hui qu’un diplomate en poste dans ce continent revienne régulièrement au siège à Paris pour « blanchir » son parcours. Dans le même esprit, un des rapporteurs regrette-t-il « que presque aucun ambassadeur ou consul de couleur ne soit en poste en Afrique » (p.63) tandis que le rapport appelle «  les rédactions, en particulier des médias de l’audiovisuel public, (…) à mieux mettre en valeur les actions de la France et à ne pas donner de la matière aux critiques envers notre pays, comme cela a pu être le cas concernant le coup d’État au Niger, par exemple » (p.112).

Au final, le rapporteur le plus ouvert à changer de cap et à tourner lapage des errerus passées, Bruno Fuchs, appelle à « en finir avec les « irritants » pour fonder un nouveau partenariat sincère » (pp.112-125) : un appel au changement de posture, forcément bienvenu, mais qui ne semble avoir pour objectif que de maintenir la capacité d’influence française, une fois de plus.