Maroc, une députée islamiste en goguette devant le Moulin Rouge à Paris

03/01/2019 – La rédaction de Mondafrique

Les élues du PJD, le parti islamiste marocain, comme Amina Maa Al Aïnain, apprécient la vie nocturne parisienne.Une chronique de nos confrères du site Maghreb Intelligence

Encore une fois, un des dirigeants les plus en vue du PJD, parti islamiste qui conduit la coalition gouvernementale au Maroc, se retrouve dans les réseaux sociaux en raison de comportements contradictoires avec la supposée ligne rigoriste du parti. Ces derniers jours, des photos prises à Paris de la députée Amina Maa Al Aïnain, en tenue occidentale et cheveux au vent, ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant une grande polémique entre les adeptes des libertés individuelles et ceux qui voient dans ce comportement une pure « hypocrisie politique ».   

Et ce n’est pas la première fois que des dirigeants du PJD se font prendre la main dans le sac. En 2015, deux prédicateurs stars, Fatima Nejjar et Moulay Omar Benhammad, proches du parti, se font prendre au petit matin en flagrant délit d’adultère dans une voiture au bord d’une plage. Il y a quelques mois, c’est l’actuel ministre de l’Emploi Mohamed Yatim, ancien patron du syndicat-maison du PJD, qui est aperçu déambulant main dans la main avec sa dulcinée sur les champs Elysées. De attitudes qui font apparaître une propension de la part des dirigeants islamistes, connus pour leurs positions moralisatrices concernant les mœurs, à mettre le doigt dans le pot de confiture qu’ils interdisent aux autres.

« Si dans le domaine des libertés individuelles personne n’a le droit de reprocher quoi que ce soit aux islamistes comme aux autres, la liberté étant la règle, il est tout de même surprenant de constater l’existence d’un double-langage de leurs parts », souligne un ancien ministre de gauche qui faisait partie du premier gouvernement d’Abdelilah Benkirane. En effet, les électeurs pourraient être décontenancés par le changement dans les postures des cadres du PJD qui, une fois élus ou nommés ministres, renient leur idéologie d’origine.