Best of 2018 (8/15), Non au bashing contre Lalla Salma

30/07/2018 – La redaction de Mondafrique

Alors qu’est rendue officielle la séparation du souverain marocain, Mohammed VI, et de son épouse, notre journaliste casablancaise Nouhad Fathi rappelle tout ce que Lalla Selma a représenté pour les femmes marocaines.

Avant sa disparition des radars, Lalla Salma, l’épouse du roi Mohammed VI,  a fait deux apparitions très remarquées: l’une en novembre à Marrakech durant la célébration de la Journée internationale de lutte contre le cancer, et l’autre en décembre à Rabat lors de la cérémonie d’hommage rendu à la mémoire de l’artiste Mohamed Amine Demnati. Elle a présidé les deux cérémonies seule, souriante, confiante, et surtout, belle, anormalement belle. Elle avait la chevelure domptée, le maquillage parfait et la tenue sexy. Aux observateurs, sa transformation a rappelé l’apparence d’une femme fraîchement libre qui décide enfin de vivre pour elle. C’était bien avant que la rumeur de sa séparation de Mohammed VI fasse les choux gras de la presse internationale.

Un divorce en vue?

D’après l’auteur anonyme, la princesse serait dédaigneuse, méprisante, colérique, agressive, narcissique, arrogante et obsédée par son apparence et son image. Personne ne sait d’où vient ce “crapouillot”. Une façon nous préparer à l’annonce imminente d’un divorce ?

C’est finalement de l’étranger que les Marocains ont appris la nouvelle. Le 21 mars, le jour où devait être célébré le 16e anniversaire de leur union, « Hola » a publié la nouvelle du divorce royal. Le magazine people, réputé proche des monarchies, a cité une source du Palais. À ce jour, l’information n’a été ni conformée ni infirmée. Le 22 mars, lors du point de presse tenu ce suite au conseil du gouvernement, Mustapha El Khalfi a soigneusement esquivé une question relative à la rumeur, prétextant que les questions relatives à l’institution monarchique étaient du ressort du cabinet royal, et pas du sien.

Un couple royal…normal

On se serait bien passé du bashing de Lalla Salma. Si le couple royal a effectivement divorcé, cela prouve sa normalité et son ancrage dans la modernité, puisqu’il gère son désamour avec les outils que lui offre son époque.

Mais nuire à la réputation de la princesse me dérange dans la mesure où j’ai lu et entendu ces mêmes mots des dizaines de fois à chaque fois qu’il était question d’éliminer une femme un peu dérangeante, quel que soit son statut social. Pour tout vous dire, cela ne fait qu’augmenter ma sympathie pour elle. Quand à chaque élection législative, on nous martelait qu’il fallait voter contre les islamistes au risque de perdre nos libertés, l’existence de Lalla Salma me rassurait. Tant qu’elle montre sa chevelure flamboyante, personne ne m’obligera à porter le voile. Tant qu’elle porte un maillot de bain, personne n’osera me punir si j’exhibe mes jambes. En dépit de sa passivité, elle était la garante de la préservation de nos acquis.

Ce rôle-là, irremplaçable, nous manquera.