Quand un cadre de la Sonatrach appelait à partager les richesses

04/01/2020 – La redaction de Mondafrique

Hacène Sayoud a décidé de rendre public un texte prémonitoire rédigé en 2014 par son ami, Abdellali Bouksira, un cadre de la Sonatrach aujourd’hui décédé qui imaginait un probable soulèvement populaire contre le système en place.

La présentation du texte d’Abdellali Bouksira par Hacène Sayoud

« En 2014, j’étais attablé à la terrasse d’un café à Paris en compagnie de mon ami Abdellali Bouksira, paix à son âme. C’était un cadre de la Sonatrach à la retraite. Pour mémoire la Sonatrach est la société algérienne qui gère les hydrocarbures donc la société la plus riches.

 Il était soigné avec une prise en charge de la Sonatrach pour une maladie qu’il avait contracté durant sa carrière et en rapport avec l’environnement du lieu de son travail. En 2013, le nouveau PDG fraichement nommé de cette dite société avait décidé de lui retirer la prise en charge.

Pendant ses moments de solitude, de détresse et de lutte contre sa maladie il avait rédigé un texte qu’il m’avait remis en me demandant ce que j’en pensais et dans lequel il évoquait le partage des richesses entre le peuple algérien. Il mettait en garde et parlait même d’un éventuel soulèvement populaire contre un système et une caste qui s’était approprié le pays au détriment du peuple.

Aujourd’hui, trois mois après sa disparition et avec l’autorisation de son fils Badrou, j’ai décidé de publier ce texte pour la mémoire de notre cher ami Abdellali BOUKSIRA. »

Hacène SAYOUD

Abdellali Bouksira, en compagnie de son fils, lors d’une manifestation place de la République à Paris

Abdellali Bouksira: « De l’obscurité à la lumière »…

Voilà plus de cinquante années, soit depuis le recouvrement de l’indépendance, que le Peuple Algérien n’a pas encore savouré les éternels bienfaits de la manne pétrolière, bien qu’une simple décision émanant des Pouvoirs Publics aurait suffi, pour que tout citoyen digne de ce nom, mène une vie décente, dans le respect et la dignité, telle que stipulée dans la Constitution Algérienne.

Hélas cela semble relever de l’utopie, car en dépit d’une embellie financière sans précédent, l’Algérie n’arrive toujours pas à tracer une feuille de route réaliste et réalisable qui soit d’une part, à la hauteur de ses ambitions et d’autre part, répondre aux attentes et aspirations légitimes de ses citoyens.

Pour rappel, ni les effets néfastes de l’actuelle conjoncture liée à la crise multidimensionnelle et multiforme ayant fortement secoué les Pays du Monde entier, encore moins la décennie noire vécue par notre Pays (10 années de terrorisme aveugle, sanglant et dévastateur), ne sauraient justifier l’attentisme, voire le laxisme qu’observe le Gouvernement, pour agir en conséquence et trouver des solutions efficaces, en adéquation avec les maux sociaux qui ne cessent de prendre de l’ampleur.

Ainsi, tirer aujourd’hui la sonnette d’alarme est un devoir sacré, pour éviter la dérive et l’irréparable, car quand arrivera le jour « J », sonnera l’heure de vérité et lorsque le malaise social et le marasme atteindront leur apogée, rien ne saura arrêter la déferlante marée humaine qui balaiera sur son passage tout ce qui symbolise l’ETAT.

A retenir également que la spontanéité de l’éventuelle rébellion, échappera aux plus grands spécialistes du domaine socio-politico-économique et culturel, du fait de la complexité de la crise et de ses origines/causes diverses.

Que l’on en finisse avec les éternels slogans creux et la langue de bois, car il est temps de mettre de l’ordre dans la grande maison, en accompagnant le Dire par l’Agir, pour que le peuple Algérien reprenne confiance en ses Gouvernants, qui doivent impérativement faire prévaloir en priorité les intérêts des Algériens, qui se souviennent encore des atrocités aux traces indélébiles de la guerre coloniale.

Par conséquent, tout Gouvernant visionnaire se doit d’anticiper sur les événements, qui annoncent les prémices d’une terrible crise qui ne ressemblera pas au soi-disant « Printemps Arabe », mais regroupera les quatre (04) saisons de l’année, soit l’automne, l’hiver, le printemps et l’été. 

Pourtant, il n’est pas question d’argent pour l’Algérie ou de décennie noire vécue avec toutes ses atrocités, car pour le premier aspect les importantes recettes en devises provenant du Gaz et Pétrole confirment avec force sa bonne santé financière, pour le second aspect, le retour au calme et l’instauration d’un climat sain sur le plan sécuritaire, en sont des exemples édifiants, qui font honneur à notre Pays bien que beaucoup reste à faire.

De plus, qui aurait imaginé un jour que notre Pays redevienne pourvoyeur de fonds, en faisant bénéficier le FMI d’un prêt de cinq Milliards de Dollars et ce, au détriment du principe de : « CHARITE COMMENCE PAR SOI MEME ».

Malheureusement cela n’a jamais été le cas, alors que la quasi-totalité de la population vit dans des conditions jugées en deçà du seuil de pauvreté.

Une situation intenable, cauchemardesque, voire dépassant le seuil de l’entendement pour tout gouvernant qui se respecte et dont le souci qui le guide et la volonté qui le caractérise ne sont autre que d’assister/aider son peuple dans les circonstances difficilement surmontables.

De ce qui précède, j’ose à travers cette modeste contribution, attirer l’attention de ceux qui détiennent les rênes du pouvoir, à l’effet de prendre acte de ces quelques suggestions/propositions constructives à tous les égards, pour sortir de l’impasse et éviter toute situation conflictuelle susceptible de mettre à feu et à sang notre cher pays, qui a suffisamment souffert durant les fameuses années 90.

Ne dit-on pas que « GERER C’EST PREVOIR » telle que l’exige la Bonne Gouvernance dans un Pays qui se réclame être « UN ETAT DE DROIT ».

Par conséquent, il faut impérativement désamorcer la bombe à retardement qui peut à tout moment déboucher sur une situation incontrôlable et aux retombées combien lourdes de conséquences.

LES SUGGESTIONS/PROPOSITIONS s’articuleront autour des points ci-après :

1/ Lancement effectif des investissements porteurs dans les domaines d’activités ci-après :

 – TOURISME : A l’état embryonnaire encore.

 – AGRITULTURE : Pour réduire sensiblement les dépenses faramineuses liées à la facture alimentaire d’une part et procéder à l’exploitation des terres fertiles avec des moyens de l’heure de high standing.

– PECHE : Quasi-inexistante en raison du peu de moyens mis en œuvre dans ce domaine, d’où la rareté du poisson au coût très excessif et inabordable pour les petites bourses.

– BATIMENT : secteur névralgique et stratégique, donnant lieu à la création de nombreux emplois directs et indirects.

2/ Mise en place de commissions pluridisciplinaires par Wilaya, en impliquant la Société Civile dans le cadre des propositions et maturations de projets spécifiques à la région, visant un développement local très efficace.

3/ Doter les Wilayas de budgets conséquents en rapport avec les projets retenus, une fois dûment validés par la tutelle.

4/ Encourager et donner   libre cours aux initiatives louables susceptibles de contribuer efficacement au développement local et ce, à travers l’organisation de séminaires et tables rondes autour de questions d’intérêt général.

5/ Entamer une opération de recensement de la population Algérienne ayant atteint la majorité.

6/ Arrêter le nombre de la population active (En possession d’un Job) et celle non active (En Chômage ou en retraite).

7/ Arrêter un Budget conséquent se chiffrant en milliards de dollars, sur la base des montants faramineuses des réserves de change et des recettes du Pétrole et Gaz, en vue de leur répartition entre les citoyens Algériens, toutes couches sociales confondues.

8/ Attribuer au profit de tout   Algérien   un montant   minimum   de   DIX   MILLIONS   DE   DINARS (10.000.000 DA), SOIT UN MILLIARD DE CENTIMES, qui le placerait désormais à l’abri de tout besoin.

Le montant en question est à répartir au sein de chaque famille et ce, quel que soit le nombre de ses membres.

Le montant perçu par les Algériens, devra servir l’intérêt général, en insufflant une nouvelle dynamique et en boostant l’économie Algérienne de manière directe ou indirecte.

Par la notion directe, il faut entendre la création de projets par les concernés eux-mêmes, soit en solo ou en famille ( Création de petites et moyennes entreprises familiales dans tous les secteurs d’activités ), quant à celle dite indirecte, il s’agit de création de nombreux emplois par le biais de recrutement au niveau des projets nécessitant le recours à de la main d’œuvre ou le cas échéant, faire travailler d’autres secteurs d’activités ( Bâtiment – Mobilier et Immobilier – transport  etc. … )

C’est ce qui justifie que la circulation de cet argent dans les différents circuits à forte valeur ajoutée, générera de nombreux emplois (ENVIRON 1 MILLION) et créera, par voie de conséquence, des richesses à travers l’investissement qui sera fait par les citoyens concernés.

Mais une fois cette aide financière octroyée, il ne sera plus question de solliciter l’Etat pour une quelconque Aide/Assistance financière, car la somme déjà attribuée suffira pour tout Algérien de voler avec ses propres ailes, en investissant dans un créneau rentable susceptible de lui permettre d’être désormais financièrement autonome et décider de son propre avenir dans le domaine qui lui conviendrait le mieux.

En fait, il s’agira pour ces Algériens de l’instauration d’une politique de justice sociale, mettant fin à une politique de « Deux Poids, Deux Mesures », car n’ont bénéficié de ces faveurs (Différents Prêts Bancaires), que les FAVORISES/PRIVILEGIES, au détriment de la Grande Majorité des DEMUNIS et des MAHGOURINES.

Des mesures arbitraires que l’on ne peut concevoir au 21ème Siècle, car relevant de surcroît de la HOGRA et d’une Injustice Criarde, qui ont failli plonger le Pays dans une éternelle situation chaotique.

Ce n’est qu’à ce titre que je tente de réveiller les âmes conscientes, en vue d’inciter les pouvoirs publics à tous les niveaux hiérarchiques, d’entreprendre illico presto, des actions concrètes envers ce Peuple très politisé, fin observateur, mature, patient, compréhensif, courageux, mais rebelle par excellence, au cas où son honneur et sa dignité se trouveraient bafoués.

Pour le Peuple Algérien, il ne saura être question de dépasser la ligne rouge, zone infranchissable.

Pour conclure, il s’agit d’un fait notable de premier ordre qui viendrait couronner de succès cette sage décision, venue en toute évidence à point nommé remettre les pendules à l’heure et récompenser tous les Algériens sans distinction aucune.

AINSI, S’ACHEVERA LE REGNE D’UN DIRIGEANT SUR UNE NOTE D’OPTIMISME, D’ESPOIR ET DE RELANCE ECONOMIQUE SOUS TOUS SES ASPECTS SANS LA MOINDRE « DALMA » POSSIBLE, CAR TOUT SERA BALISE SELON LES NORMES REQUISES EN LA MATIERE, POUR UN AVENIR AUX PERSPECTIVES TRES PROMETTEUSES.

AUSSI, FAUDRAIT-IL SOULIGNER AVEC FORCE QUE LES ALGERIENS, CONSCIENTS DU ROLE A JOUER ET DES DEFIS A RELEVER DANS UN MONDE A FORTE COMPETITIVITE, SAURONT TEMOIGNER A L’AUTEUR DE CE GESTE, RECONNAISSANCE ET GRATITUDE ET APPRECIERONT LE GOUT DE L’ARGENT PROVENANT DE LA RENTE DE NOTRE PETROLE DE QUALITE ET DE SURCROIT DE COULEUR ROUGE, SEMBLABLE A CELLE DU SANG DE NOS GLORIEUX CHOUHADAS, TOMBES AU CHAMPS D’HONNEUR, POUR QUE VIVE L’ALGERIE LIBRE, INDEPENDANTE ET PROSPERE.

OBSERVATIONS GENERALES

132 années de colonisation sous le joug des Français (1830 – 1962), sont largement suffisants pour que le Peuple Algérien ne puisse continuer à souffrir davantage dans son propre Pays, pourtant libre, indépendant et mondialement reconnu comme occupant une place géostratégique.

En fait, notre devoir est de rappeler les décideurs et de les interpeler avec insistance et force, pour que cesse cette vie cauchemardesque vécue par la quasi-totalité des Algériens.

Il n’est plus question pour cette importante tranche de population de continuer la dangereuse traversée du désert sans aucune contrepartie aussi minime soit-elle, ou s’aventurer sur un terrain marécageux où le moindre faux pas pourrait avoir des retombées lourdes de conséquences.

Le principe de « MIN ED DALMA ILA ED DALMA » est à bannir, car non seulement l’époque des KHAMES est révolue à jamais et que le Peuple Algérien est lucide, conscient et très observateur, mais sait également que les Actuels Indicateurs Economiques de notre Grand Pays, militent/plaident aujourd’hui pour une Redistribution des Richesses Nationales (Bilan à l’appui).

Enfin, il ne s’agit pas de la fête au village comme pourraient le croire les pêcheurs en eau trouble et les éternels suceurs de sang, mais du retour normal du principe de l’instauration de la justice sociale et de l’équité.

Désormais on ne parlera que de « MIN ED DALMA ILA EN NOUR », car le soleil brillera pour tout le monde IN CHA ALLAH, au vu des grands chantiers qui s’érigeront à travers le territoire national et ce, dans les divers domaines d’activités.

REDEVENIR EXPORTATEUR COMME A L’EPOQUE OU L’ALGERIE ETAIT LE GRENIER DE LA France NE RELEVE PAS DU DOMAINE DE L’IMPOSSIBLE, CAR IL N’EST PAS INTERDIT DE REVER.

DISPOSES A TENDRE LA MAIN POUR DONNER DAVANTAGE DE CLARIFICATIONS A CETTE INITIATIVE QUI FERA SORTIR L’ALGERIE DE L’IMPASSE, EN DONNANT LIEU A LA REALISATION DE PROJETS REALISTES ET REALISABLES DANS LE STRICT RESPECT DE L’INCONTOURNABLE EQUATION QUALITE/PRIX/DELAIS.

Abdellali BOUKSIRA.