« Ni Bouteflika, ni Said », réclament des milliers d’Algériens

22/02/2019 – La redaction de Mondafrique

Des milliers d’Algériens, sont descendus ce vendredi dans les rues de la plupart des villes algériennes aux cris de « Bouteflika dégage! ».

Euphoriques face à cette libération de la parole qui s’est répandue, ce vendredi, comme une trainée de poudre dans toute l’Algérie, certains dirigeants de l’opposition évoquent, un peu vite, une « Révolution des oeillets » à l’algérienne et en appellent à' »une fraternisation » entre le peuple et l’armée.

Des provocations toujours possibles

A peine rentré des Emirats, le chef d’état major, Gaïd Salah a appelé au calme entre les militaires et la population, laissant entendre que l’Armée n’était pas prêts à rétablir l’ordre brutalement. Pas question pour l’institution militaire, colonne vertébrale du pays, de sauver un pouvoir finissant comme elle a du le faire, contrainte, lors des émeutes d’octobre 1988 qui s’étaient soldées par quelques 500 mors.

Il reste que les services algériens, dont le chef, le général tartag, roule pour la Présidence, pourraient se livrer à quelques provocations? C’est en effet le seul moyen pour le régime finissant du clan Bouteflika de retrouver l’initiative en décrétant par un état de siège ou en interdisant toute manifestation. Après tout dans la soirée de jeudi, veille des manifestations, les réseaux sociaux ont été largement neutralisés en Algérie pour priver les citoyens de leur capacité de mobilisation sur Internet.

« L’élection d’un mort »

Au niveau de la Présidence algérienne, on annonce simplement, ce vendredi, qu’Abdelaziz Bouteflika devrait être hospitalisé à Genève dimanche prochain pour « des soins de rééducation ». Les services du chef de l’état ne précisent pas pour autant que « Boutef » était était en Suisse voici dix jours. Personne à Alger pour douter que le président algérien se trouve dans un état très grave. « Le pouvoir est capable de tout, explique un diplomate, même de faire élire un mort ».

L’absence du pays du chef de l’état, alors que le peuple réclame son départ du pouvoir, ressemble en tout cas à une fuite en avant. D’autant que certaines voix généralement bien informée annoncent que Said Bouteflika, le frère du Président et l’homme fort du régime jusqu’à aujourd’hui, se trouverait, lui, aux Etats-Unis, et également pour cause de soins.

La reproduction des grenouilles

Le pouvoir est-il à prendre? Certains, dans les rangs de l’opposition, veulent y croire et évoquent l’écroulement inévitable de l’édifice institutionnel. Au profit de qui? Personne aujourd’hui ne peut répondre à la question

Seule réaction, officielle, la TV nationale Algérienne a diffusé un documentaire sur la reproduction des grenouilles…

https://oumma.com/algerie-les-marches-populaires-contre-le-5-eme-mandat-de-bouteflika-se-multiplient-dans-plusieurs-regions/