Burkina, des exécutions sommaires de détenus

23/05/2019 – La redaction de Mondafrique

Alors qu’une vaste opération anti terroriste a été lancée par le Burkina, de nombreux témoignages font état d’exactions de la part des forces armées

Les forces de sécurité du Burkina Faso devraient scrupuleusement respecter les droits humains lors de la nouvelle opération militaire qu’elles ont lancée en réponse à une hausse des attaques meurtrières de la part de groupes islamistes armés, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

À la mi-mai 2019, le gouvernement a lancé l’Opération Doofu dans les régions administratives du Nord, du Sahel et du Centre-Nord. Human Rights Watch examine actuellement des allégations d’exactions commises par les deux camps, y compris des exécutions extrajudiciaires de détenus par les forces de sécurité.

« La violence au Burkina Faso est à son comble, alors que des milliers de personnes paniquées fuient leur domicile et que de nouvelles exécutions illégales sont rapportées », a déclaré Corinne Dufka, directrice pour la région du Sahel auprès de la division Afrique de Human Rights Watch. « Les forces de sécurité du gouvernement et les groupes armés islamistes doivent comprendre que nous suivons de près les atrocités supposées commises par les deux camps. »

130000 civils déplacés

Depuis mi-2018, le Burkina Faso connaît une augmentation brutale des violences perpétrées par les  islamistes armés, qui ont commencé à mener des attaques dans le pays en 2016, et des allégations d’abus commis par les forces de sécurité engagées dans les opérations contre eux. Ces violences ont créé la panique générale et déplacé plus de 130 000 civils, surtout dans le nord. En décembre, le gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans plusieurs provinces du nord.   

Human Rights Watch a documenté plus de 60 meurtres commis par les islamistes armés et 130 meurtres de suspects par les forces de sécurité burkinabées dans la région du Sahel entre fin 2017 et février 2019. Seuls quelques-uns de ces cas ont fait l’objet d’une enquête, et aucun des responsables n’a été traduit en justice à ce jour.