Algérie, l’Iftar public interrompu par le maire de Skikda

21/05/2019 – La redaction de Mondafrique

Des échauffourées ont éclaté le vendredi 17 mai à quelques minutes seulement de l’Iftar, entre des dizaines de jeunes et des éléments des forces anti-émeutes dans la ville de Skikda. Une chronique d’Hacène Sayoud

Imaginez des volontaires engagés sur tous les fronts, ils peuvent s’appeler Kaddour, Mohamed ou Djamel mais peu importe pour eux,  puisque cette ville qu’ils chérissent tant les a vu naitre et grandir. La commune de Skikda les a aussi bercés leurs rêves d’enfant et d’adolescents eux qui sont tous devenus grands et père de famille.

Mais en ce jour de vendredi 17 mai 2019, ils ne s’attendaient pas à ce que l’organisation de leur Iftar public prévu place du 1er novembre à Skikda puisse tourner au cauchemar par un excès de zèle ou un abus de pouvoir du premier magistrat de la ville. En effet le Maire de cette ville a tenté d’empêcher ce rassemblement de convivialité et de partage qui est devenu une tradition en ce mois sacré du Ramadan à travers toutes les villes du pays. 

Une intervention intempestive

Une déclaration en bonne et du forme a été déposée à la Mairie par ce groupe de citoyens. Pour les préparatifs, le patron d’un restaurant ainsi que son cuisinier situé à proximité se sont portés volontaires afin de préparer les repas, le Maire n’a rien trouvé mieux que de débarquer  le matin même dans l’établissement, accompagné d’une horde de policiers et du service d’hygiène pour faire arrêter le restaurateur et son cuisinier sans aucun motif valable, afin d’empêcher l’évènement.

Finalement dans la hâte, des initiatives ont été prises par des femmes à qui bien sûr il faut rendre un grand hommage et un grand remerciement et les repas ont été préparés et devant l’occupation des lieux par la police il était impossible de servir Leftour. Alors s’en suivit des échauffourées entre des jeunes et des policiers suite un coup de matraque qu’un de ces jeunes volontaires avait reçu sur le bras au moment où il distribuait du pain.

Voilà comment des élus incapables de traiter en profondeur le drame endémique de cette ville qui se meurt, s’acharnent à défaire le lien social et convivial que des citoyens volontaires essayent de tisser tant bien que mal.

Il est temps d’éradiquer cette caste qui s’est emparée de la ville et qu’une nouvelle génération de citoyens puisse prendre le destin de Skikda afin de lui redonner toutes ses lettres de noblesse et sa réputation d’antan qui ont fait d’elle une ville touristique et attrayante où il faisait bon de vivre.