France-Guinée Equatoriale : l’heure du dégel?

01/03/2019 – La redaction de Mondafrique

En moins d’une semaine, deux rencontres décisives entre la France et la Guinée Equatoriale ont permis de décrisper les relations entre les deux pays qui ne se parlaient plus.

La cause de la brouille franco-guinéenne qui a duré une décennie est le dossier des Biens mal acquis où le Vice-Président de Guinée Equatoriale a été condamné en première instance en France en 2017. Sous François Hollande, le dossier avait largement dépassé le cadre judiciaire et pris une tournure diplomatique.

Le 20 février dernier, c’est l’ambassadeur de Guinée Equatoriale en France, Miguel Oyono Ndong Mifumu qui, à sa demande, était reçu par le directeur général Afrique du Quai d’Orsay, Rémi Maréchaux. Et la surprise la voilà : les deux parties conviennent, pour la première fois, qu’en vertu de l’indépendance de la Justice, le dossier des Biens mal acquis devait suivre son cours judiciaire sans entamer les relations diplomatiques.

Les deux hommes conviennent en outre de réanimer la coopération dans tous les domaines concernés par les accords bilatéraux existant entre les deux pays (économie, francophonie, militaire, culture…).

Il est à noter qu’aucun intermédiaire sulfureux de la Françafrique n’a joué un rôle dans la reprise de ce dialogue diplomatique.

Six jours plus tard, le 26 février, le Président de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang, recevait en audience l’ambassadeur de France sur place, Fred Constant. Les deux hommes parlent du “renforcement des relations d’amitié et de coopération entre les deux nations”. Et arrêtent deux actions concrètes : l’inauguration d’une école militaire (avec des instructeurs et des financements français) ainsi que l’inauguration de la Semaine de la Langue française et de la Francophonie en Guinée Equatoriale.

Les droits de l’homme figurent également au menu des discussions entre le Président équato-guinéen et l’ambassadeur de France. Le diplomate a en effet demandé si le Prix franco-allemand des droits de l’Homme – un prix créé par la France et l’Allemagne – pourrait être remis à l’un des lauréats de l’année 2018, l’Equato-guinéen Alfredo Okenve, en Guinée Equatoriale. Ce que le Président Obiang a accepté.