Algérie, quand Ali Ghediri tenait tête à Bouteflika

18/02/2019 – La redaction de Mondafrique

Seul opposant d’envergure déclaré aujourd’hui pour les présidentielles d’avril 2019, Ali Ghediri s’était manifesté dans le passé par sa capacité à s’oppposer au Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et au chef de l’ex DRS, le général Toufik

Lors d’un de ses premiers mandats, le président Boutéflika demandait au général chargé des ressources humaines au ministère de la Défense d’attribuer le grade de colonel à deux anciennes militantes de la Zone Autonome d’Alger, Drif Zohra et Djamila Bouhired, qui furent arrêtées en 1957. Histoire d’élargir sa clientèle et de conforter sa popularité. Le gradé s’appelait Ali Ghediri.

Après avoir refusé d’obéir à cet ordre, le général reçut un coup de fil du général Toufik, alors tout puisant chef du DRS (services algériens), qui lui intima d’obéir au président. Mais le directeur des ressources humaines persista dans son refus fondé sur l’absence de texte justifiant une telle distribution du grade de colonel à des personnes qui n’avaient jamais fait partie de l’ANP (Armée algérienne). Seul le ministère des Moudjahidines pouvait éventuellement agir, ajoutait-il.

Le courage de refuser un ordre

C’est ce précédent qui vaut au général Ghediri une estime certaine chez bon nombre d’officiers supérieurs qui se souviennent de de son refus d’obéir à un président que le DRS voulait alors réduire à l’état de « stagiaire ».

Il reste à savoir si cette estime lui apportera un soutien conséquent d’une partie de l’institution militaire qui voudrait s’opposer à un cinquième mandat.

Ali Ghediri apparait comme un candidat d’autant plus dangereux qu’il menace d’appeler à manifester en cas de fraude, tandis que le Premeir ministre Mohamed Ouyahia va répétant qu’il a les « moyens de réprimer » toute manifestation.

Si l’institution militaire n’arrive pas à empêcher la fraude, un scénario catastrophe est à craindre en Algérie.